18 févr. 2010

[News] Duels de poker le 26 mars 2010
Praxeo défie des pros et une école de poker


Duels de poker

Praxeo défie des joueurs professionnels et une école de poker en heads-up par équipe.
Trois équipes. Douze hommes en colère !

Tous les résultats en bas de page
Praxeo : 4 - Professionnels : 1 !


En attendant le coverage, voir tous les résultats en bas de page.



Vous pourrez parier sur tous les matches à partir du 1er mars. Totalement gratuit.



Génèse

Tout a commencé avec une rencontre, le jour où j’ai rendu visite au prestigieux club de poker Montmarte Hold’em (lire l’article La vie des clubs, Épisode IV). Valvegas souhaitant faire plus ample connaissance, je lui ai proposé un duel en heads-up. Puis tout s’est accéléré : Valvegas est devenu champion de France FPT en janvier 2010, et de mon côté, j’ai repéré de jeunes joueurs très prometteurs. L’idée d’un duel par équipe a été immédiatement soutenue par l’école de Poker Docteur Stratagème, qui accueille l’événement le 26 mars 2010. Ce seront finalement trois équipes de quatre joueurs qui vont s’affronter en heads-up.


Structure des duels

  • Tournoi heads-up en freeroll.

  • Date : vendredi 26 mars 2010 à partir de 20:00.

  • Lieu : Docteur Stratagème, 42 rue de Maubeuge, 75009 Paris.
  • Public : les places sont limitées et réservées en priorité aux membres de l’École. Merci de réserver au 01 42 80 91 14.



Les matches de poules

Comme aux échecs, chaque équipe définit un capitaine « table 1 », puis un second, un troisième et un quatrième. Les capitaines de chaque équipe s’affrontent dans un heads-up 100 BB semi turbo. Les seconds rencontrent les seconds, et ainsi de suite.
Chaque joueur joue donc deux matches. En bon « truand », j’affronterai par exemple « la brute » Valvegas de l’équipe des pros et « le bon » Pierre-Bertrand Ducaroir de l’équipe du Doc.
Tapis 100 BB. Augmentation des blinds 12 minutes.


Demi-finales et finale

À l’issu des 12 duels, on compte les victoires individuelles pour passer aux demi-finales et à la finale. L’équipe qui a obtenu le plus de victoires dans ses 8 duels de poule aligne 2 joueurs en demi-finale. Les deux autres équipes alignent 1 joueur.
Tapis 100 BB. Augmentation des blinds 15 minutes.

Maintenant, faisons plus ample connaissance avec les protagonistes.

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Équipe Docteur Stratagème, « Les bons »


Les deux fondateurs ne pouvaient manquer cette occasion, mais pour obtenir l’une des deux places restantes à cet événement, les membres de l’école de poker Docteur Stratagème ont dû franchir des matches de qualification très sélectifs.

Table 1 : Pierre-Bertrand Ducaroir
43 ans, Co-Fondateur de Docteur STRATAGEME . Son parcours ludique est immense et le poker en fait bien évidemment partie. Il veille a toujours allier le plaisir et l’étude stratégique du jeu. Sa passion s’exerce au poker de façon calme et méthodique, ce qui en fait un adversaire redoutable dans tous les formats. La Team du DOC n’aurait pas pu se passer de lui. Signe distinctif : Il a fait partie de l’équipe mythique « Jeux & Stratégie » dans les années 1990.





Table 2 : Bertrand Le Boubennec
42 ans, Co-Fondateur de Docteur STRATAGEME
Sa longue pratique des compétitions de jeux stratégiques et diplomatiques lui confère une expérience ludique qu’il a su exploiter au Poker, en se forgeant un personnage combatif, à la stature imposante, aussi agressif qu’impassible. Il affectionne les défis de ce type et particulièrement le Heads Up qu’il pratique souvent online. La Team du DOC ne peut être complète sans lui.

Signe distinctif : Compétiteur dans l’âme, a obtenu le titre très convoité de Champion de France de Diplomacy dans les années 1990. Respect.



Table 3 : David Chekroun
41 ans, Directeur de Production. Finaliste du tournoi interne de Heads Up, David est l’un des premiers membres de l’École du Doc. Son poker s’exprime principalement online où ses résultats sont positifs depuis longtemps. Il fait régulièrement partie du staff, la pertinence de ses analyses est très appréciée au sein de la Team du Doc. Il est toujours demandeur de parties relevées en niveau et en buy-in.

Signe distinctif : Un mental très solide. Craint que le Ciel lui tombe sur la tête, mais on ne lui connaît pas d’autre peur, surtout pas le 26 mars !



Table 4 : Dimitri Stoki
28 ans, facteur. Champion de la Doc Poker League 2009, finaliste du tournoi interne de Heads Up, son poker fait déjà autorité au sein de l’école. Il est assez logique qu’il en porte les couleurs. Son air convivial dissimule un poker est agressif et solide. Il est difficile à prendre en défaut.

Signe distinctif : Résistant à toute forme de pression, il a prouvé qu’il ne rate jamais les grands évènements….


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Équipe PRO, « Les brutes »


Je tiens à remercier chaleureusement les 4 pros qui ont accepté cette invitation. Ils n’ont rien à gagner dans cet événement freeroll. Leur palmarès montre qu’ils n’ont plus rien à prouver et finalement, d’une certaine manière, tout à perdre en affrontant des amateurs. Alors, saluons avec le plus grand respect leur geste chevaleresque et l’honneur qu’ils nous font en venant risquer leur image. Que le meilleur gagne, et ils sont largement favoris !


Table 1 : Valvegas
29 ans, joueur professionnel de poker depuis 2010. Valvegas a grindé les limites online et joue désormais en cash game NL600/NL1000 online ainsi qu’en live en 5/10 à l'ACF. Champion de France de poker FPT 2009, il a déjà un très beau palmarès de tournois à son actif avec plus de 50 000$ de gains online et 150 000 € en live. Valvegas est aussi coach de poker sur pour Poker Académie. Liens: Blog de ValVegas, Le récit de la table finale FPT 2010 sur le blog de Poker Académie.

Signe distinctif : Un mental à toute épreuve, une envie constante de gagner, un compétiteur dans l’âme, c’est la raison pour laquelle il n’a pas hésité une seconde à relever le défi d’Alexis Beuve.
Photo (c) Poker Académie


Table 2 : ManuB
Joueur professionnel depuis 2006, Team Winamax. 3 tables finales en Tournoi majeur en 2009, 9e à l’Evian Poker Open (1500 € NL), 6e au Paris Open of Poker (2000 € NL), 7e à l’European Deepstack Poker Championship – Dublin (1500 € NL), Places payées lors de 2 EPT (Prague, 22e – Londres, 101e), 23e dans un $2k aux WSOP à Las Vegas et 3e au 1500 de Wagram, $ 170,086 de gains en tournois à ce jour. Est-ce suffisant pour les présentations ? Lien Hendon Mob. Lien Blog winamax. Voir aussi : rencontre Alexis Beuve et ManuB, le 20 mars 2008, sur Club Poker Radio. Je suis l’invité, Manu B est l'animateur !

Signe distinctif : Auteur de Passer Pro (chez le concurrent et ami Fantaisium), fervent adepte de l’équanimité.
Photo (c) Winamax


Table 3 : Nicolas Dervaux
Dit « La tortue ». Joueur professionnel du Team Unibet depuis 2008. Finaliste de l'EPT de Copenhague 2008 (6e, 199 320$), 3e du World Heads-up Championship de Barcelone (2008), 230 491 $ de gains en tournois à ce jour. Lien Hendon Mob.

Signe distinctif : Auteur de À toute blind, confession d’un pro du poker, spécialiste du heads-up, Nicolas est aussi un très fort joueur de Billard. Voir le blog de Nicolas Dervaux.
Photo (c) Unibet



Table 4 : Marion Nedellec

Récemment recrutée par la Team Pokerstars (à côté d'Elky, Joe Hachem ou Arnaud Mattern par exemple), Marion s'est fait connaître et reconnaître très tôt par ses résultats en cercle... faces aux hommes qu'elle piège régulièrement.
En savoir plus...

Signe distinctif : Des reads redoutables. Vous la connaissez aussi comme animatrice télé sur pour le poker sur NRJ12.






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Équipe PRAXEO, « Les truands »

Table 1 : Alexis « Praxeo » Beuve
41 ans, ingénieur, auteur, éditeur. Joue au poker depuis tout petit (1978). N’ayant aucun résultat connu hors du cash-game live ni aucun titre en tournoi, qu’est-ce qui a bien pu le pousser à défier un joueur professionnel (Valvegas), puis à tripler la mise pour défier quatre pros et une école de poker renommée ? Y aurait-il une arnaque dans cette initiative ?

Signe distinctif : Un tempérament bien trempé. Parle turc couramment. Auteur de Le poker, au-delà du hasard (troisième édition en mars 2010). Ne fait rien à moitié (ni par hasard).


Table 2 : Tuan « Nguyen » Manh

26 ans, ingénieur. Joue au poker depuis 2006. Digne représentant de la jeune génération online, Tuan a progressé sur les NL$50 pendant 3 ans. Aujourd’hui, il se consacre essentiel-lement au poker live et à l’événementiel. Il est trésorier du club AsSaulx Poker (à Saulx les chartreux - 91), qui compte déjà 150 membres après 9 mois d’existence.

Signe distinctif : Un tempérament bien trempé. Parle vietnamien couramment. De part ses origines asiatiques, le gambling est une tradition familiale. Il pratique les jeux de cartes et surtout d’argent depuis… toujours. Il s’est tout de suite senti à l’aise dans le monde du poker, qui lui rend bien.


Table 3 : Julien « KroolhearT » Martini
18 ans, lycéen. Officiellement, il a commencé le poker à sa majorité… il y a deux mois. Le reste est strictement confidentiel et restera secret ! Ses passages au Cercle Gaillon en cash-game live 2$/4$ ont déjà laissé des traces impérissables et des cicatrices profondes à ses adversaires. Repéré très tôt, Praxeo lui a consacré un reportage dans La vie des clubs, Épisode III.

Signe distinctif : Un tempérament bien trempé. Parle italien couramment. Julien est Corse. Après avoir pratiqué le hand-ball au plus haut niveau international, un accident l’a obligé à trouver un autre terrain pour affirmer son goût pour la compétition : il a choisi le poker. Dommage pour vous.



Table 4 : Grégory « mustbeirish » Fontaine
25 ans, ingénieur. A découvert le poker en 2009. Apprentissage par la lecture, les vidéos et la pratique du No Limit short handed en basses limites. Joue en NL$50 online où il gagne invariablement depuis 6 mois. Prédilection pour le cash-game on-line, le heads-up et les tournois short handed online en multi-tabling. Membre d’une association live d’environ 60 joueurs où il apprend à observer l’adversaire et maîtriser ses émotions.

Signe distinctif : Un tempérament bien trempé. Parle japonais couramment. Grégory aime se battre, au sens propre du terme. Il pratique plusieurs sports de combat et n’aime pas perdre. À bon entendeur…

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Mieux connaître les joueurs : interviews Club Poker Radio


Les Résultats

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Duel : la brute (1 point) et le truand (3 points)

  • Valvegas (1) contre Alexis Beuve (0)
    Victoire des BRUTES, Valvegas. Un match long et difficile. Pas d'erreur, mais le jeu du champion de France fait la différence dans les profondeurs moyennes lorsque les blinds deviennent étouffants. Des all-in de pro difficiles à suivre.

  • ManuB (0) contre Tuan Nguyen Manh (1)
    Victoire PRAXEO, Tuan. Il y avait bien une arnaque des truands : le choix de placer Tuan en table 2. Son jeu atypique et tricky lui permet d'engranger la première victoire contre un pro !

  • Nicolas Dervaux (0) contre Julien Martini (1)
    Victoire PRAXEO, Julien. L'inconnue de ce round. Julien était bien préparé et épingle le troisième joueur mondial de heads-up ! Sur le thème des stratégies adaptatives, Julien parvient à faire grossir son tapis et initie alors un smallball : la stratégie optimale d'un pro contre un amateur. C'est le monde à l'envers. L'assemblée a noté la plus belle décision de cette soirée, lorsque Nicolas jette à juste titre un brelan de Dames à la river, Julien possédait bien le full 4-4-4-Q-Q.

  • Marion Nedellec (0) contre Grégory Fontaine (1)
    Victoire PRAXEO, Grégory. Avec cette victoire, Grégory consacre l'équipe PRAXEO. Un résultat époustouflant de 3 contre 1 contre les pros ! (Certes, un heads-up semi-turbo n'est pas nécessairement significatif, n'est-ce pas Valentin ?). Commentaires à paraître.

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Duel : le truand (2 points) et le bon (2 points)


  • Alexis Beuve (1) contre Pierre-Bertrand Ducaroir (0)
    Victoire PRAXEO, Alexis. Le duel le plus long de la soirée, jusqu'à la fin du niveau 7 des blinds. Les deux joueurs pratiquent un jeu serré, le croupier distribue poubelle sur poubelle. Alexis n'obtient un edge qu'au bout d'une heure et demie de jeu.

  • Tuan Nguyen Manh (1) contre Bertrand Le Boubennec (0)
    Victoire PRAXEO, Tuan. Un duel très disputé et riche en rebondissements. Bertrand prend un edge certain, mais Tuan s'accroche en short stack et parvient finalement à remonter la pente jusqu'à la victoire. Il sera le seul avec ValVegas à remporter ses deux duels.

  • Julien Martini (0) contre David Chekroun (1)
    Victoire des BONS, David. On le savait, David n'a pas gagné sa place par hasard. Le match le plus court de cette serie dure... une donne. All-in général à la river.

  • Grégory Fontaine (0) contre Dimitri Stoki (1)
    Victoire des BONS, Dimitri. Commentaires à paraître.

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Duel : le bon (1 point) et la brute (3 points)



  • Pierre-Bertrand Ducaroir (0) contre Valvegas (1)
    Victoire des BRUTES, Valvegas. Commentaires à paraître.

  • Bertrand Le Boubennec (1) contre ManuB (0)
    Victoire des BONS, Bertrand. Commentaires à paraître.

  • David Chekroun (0) contre Nicolas Dervaux (1)
    Victoire des BRUTES, Nicolas. Nicolas déchaîne les enfers et expose avec brio l'étendue de ses talents. Des reads incroyables, des calls que tous les spectateurs auraient foldés, de la patience pour exploiter les bons spots.

  • Dimitri Stoki (0) contre Marion Nedellec (1)
    Victoire des BRUTES, Marion. Commentaires à paraître.

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Palmarès par équipe

  • Quelle sera l’équipe vainqueur à l’issue des 12 duels ?

    Premier :
    LES TRUANDS, Praxeo, 5 victoires !!!

    Deuxième :
    LES BRUTES, Professionnels, 4 victoires

    Troisième :
    LES BONS, Docteur Stratagème, 3 victoires

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Palmarès des demi-finales
Praxeo, vainqueur des matches de poules, décide de placer Tuan pour ses résultats. La deuxième place est tirée au sort entre Julien et Grégory.


  • Tuan Nguyen Manh (0) contre David Chekroun (1)
    Le jeu de David reste solide. Tuan est pris de court pour étudier son adversaire et adapter sa stratégie.

  • Julien Martini (1) contre Valvegas (0)
    La quatrième victoire de Praxeo contre les professionnels, en cinq matches ! Peut-être la plus belle. Julien sauve un premier tapis sur un gros coup de chance peu glorieux 7-7 contre K-K, il trouve son brelan à la river. Il ne lâchera plus rien par la suite et crée la surprise.


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Palmarès de la finale

  • Julien Martini (0) contre David Chekroun (1)
    Victoire LES BONS, David Chekroun. Les deux joueurs ont fait un tournoi exemplaire. Le jeu de David a raison une fois de plus de nos meilleurs espoirs. Bravo à David.

  • On le savait : les BONS gagnent toujours à la fin, vous n'aviez pas vu le film ?


À paraître sur ce blog : le coverage complet de l'événement, en commençant par 850 photos de Rodolphe Engel à trier.

Alexis Beuve
(c) Praxeo 2010

17 févr. 2010

[Poker] Aide aux lecteurs de France-Soir



Le mercredi 17 mars 2010, le quotidien national France-Soir a changé de ligne éditoriale.

Praxeo a été invité à contribuer à l’aventure en publiant chaque jour un problème de poker. C’est à la fois un grand honneur d’avoir été sollicité, mais aussi une belle reconnaissance pour le poker en général, qui côtoie maintenant les grands classiques dans les pages jeux grand public comme les mots croisés et le Sudoku.

Qui suis-je ?

Pour les présentations, je suis Alexis Beuve, passionné de jeux.

- Né en 1968, joueur de poker depuis 1978, mais aussi d’échecs, de go, mah-jong, backgammon, échecs chinois (xiang qi) et japonais (shogi), etc.
- Auteur de Le poker, au-delà du hasard (un traité de 768 pages sur le Texas hold’em no limit), dont la troisième édition est parue en mars 2010.

- Fondateur de la maison d’édition Praxeo (2003). J’édite des livres sur les jeux écrits par des champions (comme le jeu de go). Vous êtes ici sur mon blog et toutes les parutions sont accessibles dans le menu à droite.


Le blog Praxeo
Important : il s’agit bien d’un blog et non d’un site commercial. Je ne vends rien ici. C’est un lieu d’échange et en particulier, cet article est à votre disposition. Les lecteurs de France-Soir peuvent poser tous types de questions et laisser des commentaires en bas de page. Je répondrai à tout.

Le problème de poker de France-Soir
Le problème proposé chaque jour a suivi un cahier des charges très strict, imposé par la Rédaction.



Trois joueurs s’affrontent au Texas hold’em no limit. On leur donne donc deux cartes à la distribution. Dans le cadre de cet exercice, la force d’une main s’évalue par rapport à ses perspectives de posséder la combinaison la plus forte à l’abattage, c’est-à-dire lorsque le croupier aura donné le flop, puis la quatrième carte du tableau (turn) et enfin la cinquième carte (river), sachant qu’elles sont prises au hasard. Chaque joueur constituera (mentalement) la plus forte combinaison de cinq cartes avec les sept disponibles.

Première question – distribution (2 cartes en main)
Qui est favori ? Qui est deuxième ? Qui est troisième ?
Dans la question 1, on évalue la force d’une main à la distribution, où il reste cinq cartes à tirer.

Puis on dévoile les trois cartes du flop.

Deuxième question – flop, 3 cartes communes sont dévoilées
Qui est favori ? Qui est deuxième ? Qui est troisième ?
Dans la question 2, on évalue la force d’une main avec le flop, où il reste deux cartes à tirer.

J’attire aussi l’attention du lecteur sur une question d’observation : quelle main s’est renforcée avec le flop, quelle main s’est affaiblie ?

Il s’agit donc d’un exercice très simple, que les puristes dénonceront même comme simpliste parce qu’il manque les enchères, les tapis et les positions : trois critères essentiels pour bien jouer au poker et prendre les bonnes décisions. Pourtant, essayez avant de juger, car cet exercice ne manque pas d’intérêt. Voyez plutôt :

- Il rend le poker accessible à tous
- Il affine la lecture et l’évaluation d’une main, même pour des joueurs confirmés
- Il donne les prémices d’une décision d’enchère ou d’attitude
- Il attire l’attention sur des pièges, notamment grâce à un choix pertinent des mains et des flops dans mes compositions (il y a des pièges).
- Aucun de mes relecteurs, qui sont pourtant de très bons joueurs de poker, n’a trouvé à ce jour toutes les réponses d’une semaine complète.
- On voit les cartes de tous les joueurs, comme à la télé : pour les amateurs, cet exercice rendra les tournois et les commentaires plus compréhensibles pour le plus grand nombre.

Si vous ne connaissez rien au poker et en particulier au Texas hold’em, rendez-vous sur cette page, vous y trouverez les règles du jeu.

La hiérarchie des combinaisons



Déroulement de la donne complète





Quelques commentaires sur cette main :
- A-K assortis est l’une des meilleures mains de départ à trois joueurs. Elle équivaut à une paire de 9.
- Le flop est favorable, avec une paire de rois splittée (un roi en main, un roi au flop).
- Le turn est une grande carte, qui donne un tirage de couleur max (à l’As), et aussi un tirage de suite ventral avec A-K-Q-10.
- Malheureusement, la river est décevante, et la main finale est paire de roi, kicker As (qui peut faire la différence en cas d’affrontement de paires de rois). Une main finale en fait très correcte.

Important

Pour résoudre les problèmes de France-Soir, il n’est pas nécessaire de connaître toutes les règles du poker. Le principe distribution / flop / turn / river et la hiérarchie des combinaisons suffisent. Les explications de cet articles serviront à répondre juste, et à comprendre les fondamentaux.

Comment résoudre les problèmes ? (1) Préflop

Préflop, c’est la distribution de deux cartes. Au Texas hold’em, la meilleure main de départ est A-A, suivie de K-K puis Q-Q. Ensuite, la force d’une main dépend du nombre de joueurs, pour des raisons assez complexe hors sujet dans le cadre de cet exercice. Je vous donne par exemple la hiérarchie de toutes les mains dans l’ordre.

Les cartes assorties sont représentées par deux cœurs, mais évidemment, tout autre assortiment de couleurs convient.
Les cartes dépareillées sont représentées par un carreau et un trèfle. Tout autre couple de couleurs convient.





À quelques exceptions près, ce barème (spécifique pour trois joueurs) résout directement tous les exercices / question (1), mais pourrez-vous le retenir par cœur ? Heureusement, ce n’est pas le but, il y a des phénomènes plus importants à comprendre sur les mains de départ.

Les paires



À trois joueurs, les paires servies à la distribution sont fortes, sauf 2-2 qui reste toujours très fragile, parce qu’elle va rencontrer la plupart du temps trois overcards au flop. Les overcards sont des cartes supérieures. Chacune d’elle génère le risque d’un affrontement paire 2-2 contre une paire X-X, avec un X au flop, où l’adversaire possède une main X-Y, une main de distribution qui peut être complètement anodine.

On distingue trois familles de paires à trois joueurs.
Les paires très fortes : A-A, K-K, Q-Q et aussi J-J (il n’y a que trois joueurs).
Les paires moyennes : 10-10, 9-9, 8-8 et aussi 7-7 et 6-6, à la frontière. Ces mains seront généralement favorites. À trois joueurs, la paire de 8 a exactement 50% de chances de gain à l’abattage (river), il ne reste que 25% pour chacun des deux autres si leurs main sont prises au hasard.
Les paires faibles : 5-5, 4-4, 3-3, 2-2

Les grosses cartes « Broadway »



Broadway désigne des mains constituées uniquement d’A, K, Q, J ou 10.
On y trouve, dans l’ordre hiérarchique décroissant :
- Les mains très fortes à trois joueurs : A-K, A-Q, A-K, A-J
- Les mains fortes : K-Q, A-10, A-Q, K-J, A-J, K-10, A-10, K-Q
- Les mains moyennes-fortes : Q-J, Q-10, K-J, J-10, K-10, Q-J, Q-10, J-10

Toutes ces mains sont en général favorites préflop, même J-10, qui par sa position centrale, génère de nombreuses possibilités de tirages. Vous verrez de nombreux exercices où J-10 est devant K-x. Ne tombez pas dans le piège. Par exemple,
- J-10 assortis vaut à peu près autant que K-10 ou A-9 dépareillés
- J-10 dépareillés équivaut à K-7 assortis ou K-9 dépareillés.

Les As



Toutes les mains de type A-x (de A-K à A-2) possèdent un bon potentiel.
À trois joueurs, des mains comme A-9, A-8 seront favorites à la distribution dans 40% à 44% des cas (c’est beaucoup en comparaison à la moyenne nominale à trois joueurs : 33%).

L’As présente deux intérêts :
- Si personne n’améliore sa main avec le tableau (ce qui arrive souvent), la main carte isolée « hauteur As » peut avoir ses chances.
- Toucher la paire max au flop (ou au tableau). Par exemple, pour affronter K-K chez l’adversaire, donnez-moi s’il vous plaît n’importe quelle carte A-x (30% contre K-K). Les mains A-K, A-Q ou A-2 ont à peu près les mêmes chances de battre K-K en main chez l’adversaire. Il suffit d’un As au flop, turn ou river, sachant que la paire de rois ne s’améliorera en brelan qu’avec 12% des flops, une fois sur huit.

Les connecteurs



C’est une famille de mains à fort potentiel, toutes proportions gardées.
Exemple parfait : 6-5 assortis (de même couleur). Sachez que c’est la main qui a le plus de chances contre A-A chez l’adversaire : 23,5%. C’est faible, mais non négligeable et de toutes façons, c’est le maximum. Par exemple, K-K contre A-A ne gagnera que sur 18% des tableaux, nettement moins que 6-5 !

La force des connecteurs provient d’abord du tirage de suite, puisque des cartes consécutives génèreront davantage de possibilités de suite que des cartes prises au hasard.

On parle aussi de connecteur à trous. Toutefois, on souhaite que les tirages de suite soit bilatéraux (8-7-6-5 attend un 9 ou un 4, soit huit cartes améliorantes, 32%) alors que A-K-Q-J attend seulement les 10 et plafonne 17% d’amélioration, une fois sur six seulement.
Connecteurs : K-Q, Q-J, J-10, 10-9, 9-8, 8-7, 7-6, 6-5, 5-4, 4-3
Connecteurs à trou : K-J, Q-10, J-9, 10-8, 9-7, 8-6, 7-5, 6-4, 5-3

On parle aussi de connecteurs à deux trous, comme K-10 ou Q-9, qui ne manquent pas de potentiel mais attention, ils sont nettement moins forts que les connecteurs.

Les connecteurs assortis



Deux cartes d’une même couleur offrent 6,5% de chances de couleur à la river, auxquelles s’ajoutent les chances de trouver une paire ou plus. C’est faible ? Oui, mais souvent suffisant pour faire la différence et rendre parfois la main favorite !

À trois joueurs, 6-5 assortis a les mêmes chances que 8-7 ou Q-4 dépareillés. C’est une main meilleure que 9-5, 10-4, 7-5 et 8-5, tous assortis.
- 9-7 et 8-7 assortis valent une paire de 3
- 9-7 et 8-7 dépareillés valent un peu moins qu’une paire de 2.
- K-Q assortis est au-dessus de 7-7, et K-J assortis juste en dessous.
- K-Q dépareillés est au-dessus de 6-6, mais K-J est légèrement en-dessous.

Les cartes assorties



N’importe quelle main X-Y de même couleur offre de belles perspectives :
Paire X, paire Y, couleur + autres tirages moins fréquents. Naturellement, des mains comme 9-4 ou J-2 sont faibles (respectivement 28% et 26% de chances de gain à la river contre deux autres mains prises au hasard, c’est peu comparé à la moyenne de 33% à trois joueurs. Par conséquent, mieux vaut au moins une carte forte dans un binôme de cartes assorties (A-6), idéalement deux (A-J). Parmi les mains assorties dans la moyenne à trois joueurs (33% de chances), on trouve par exemple Q-4, J-5, 10-6 ou 8-7 assortis, alors que les mains dépareillées moyennes sont K-5 ou 10-8.

Commencez-vous à pressentir qu’à trois joueurs, une main assortie remplace deux unités de valeur faciale ? Q-J dépareillés = Q-9 assortis ou J-10 assortis. Un bon moyen pour évaluer les mains de départ sans réfléchir.

Les autres mains



Elles sont toutes faibles. Par exemple, K-6 est au-dessus de la moyenne, mais doit vraiment s’améliorer au flop (x% seulement) pour espérer poursuivre la donne.
À trois joueurs, K-2 ou 10-7 valent autant qu’une paire de 2, c’est-à-dire pas grand-chose.

Affrontements préflop



Deux grosses cartes contre deux cartes faibles = 60% / 40%.

Voilà tout le problème du hold’em : la force d’une main est toute relative et n’offre aucune garantie à la distribution. Si la donne va jusqu’à l’abattage, A-K assortis ne bat 7-4 dépareillés que dans deux fois sur trois (66,4%), et non 90% et plus comme on pourrait le penser en débutant. Mais heureusement, et c’est bien là la limite de l’exercice, à une vraie table de poker, les enchères vont permettre à A-K d’augmenter ce ratio de façon vertigineuse : en relançant préflop, puis au flop, 7-4 a peu de chance de voir la river. C’est une main tellement nulle qu’on a envie de passer dès le premier coup de semonce.

Néanmoins, si un joueur décide de maintenir, par exemple, des connecteurs assortis en jeu, il obtiendra de bons résultats, même contre une paire d’As.

Domination

Bien sûr, ne retenez pas les chiffres, mais seulement les idées. D’ailleurs, en voici une absolument capitale lors des affrontements : la domination.



K-7 n’est pas une main complètement nulle, mais si un adversaire possède K-10 (ou même seulement K-8), la main K-7 joue avec une seule carte : le 7 ! Tous les rois avantagent son adversaire.

Le phénomène de domination est crucial. Si vous le comprenez, vous trouverez souvent la solution de mes exercices préflop, sans même réfléchir et encore moins calculer.

Prenons la distribution du vendredi 19 mars 2010.



Solution préflop (faites abstraction du flop) : A-6 39% > K-7 31% > Q-8 30%

Le problème n’est qu’une demi-domination de la main K-7. Le roi de K-7 souffre de la présence de l’As de A-6, et le 7 souffre du kicker 8 de Q-8.
Contre deux mains prises au hasard, K-7 aurait eu 36% de chances de gain au lieu de 31%, ce qui n’est pas du tout la même chose, surtout si on compare à la moyenne à trois joueurs de 33%. Cette main forte devient plutôt faible à cause d’une domination des deux cartes. Mais ce n’est qu’une domination relative : au moins tous les rois et tous les 7 sont-elles des cartes améliorantes de notre main. Il y a pire : la domination effective.

Changeons un tout petit peu la distribution, un 6 devient un 7, et Q-8 devient K-6.
On aurait alors A-7 65% > K-7 12% (!!) > K-6 23%

Vous avez bien lu : K-6 est deux fois plus fort que K-7 dans cette configuration !
En effet, le phénomène de domination est très fort. Les 7 potentiels qui arrivent au flop (et turn, river) améliorent avant tout A-7, qui restera devant K-7. Inversement, au moins K-6 a-t-il les perspectives exclusives d’amélioration par les 6, et ce, même si son roi est également dominé par le roi adverse ! Pour gagner avec K-7, il faut un tableau avec un roi ET un 7, ce qui se produira rarement, bien sûr, ou bien quatre cartes assorties (cœurs ou carreaux). Il faudrait beaucoup de chance pour gagner seulement avec les cartes dans ces conditions. À une vraie table de poker, de telles donnes sont dramatiques : par exemple, sur un flop A-K-6, le possesseur de K-7, la deuxième paire, va se croire fort et aura bien envie d’attaquer. Pourtant, à partir de ce flop, ses chances à l’abattage culminent à 0,3%, loin derrière la paire d’As de la main A-7 et surtout les deux paires K-6 de la main.

D’une manière générale, en duel, les mains X-Y qui affrontent XY-1 » (exemple A-K contre A-Q, ou 10-9 contre 10-8) sont largement favorites, à hauteur de 70% à 75%, par phénomène de domination.
Ce phénomène est d’une incroyable stabilité. Par exemple, contre J-10, toutes les mains J-9 à J-2 sont à peu près équivalentes : 30% de gain seulement en duel.

Dans mes exercices, c’est à vous d’identifier ces dominations. Elles sont fréquentes et facilement repérables.

Comment résoudre les problèmes ? (2) Flop

Avant tout, il faut savoir qu’une main X-Y trouve le flop dans 35% seulement. Ainsi, même avec A-K en main, vous serez souvent déçu en découvrant le flop !

Une paire X-X trouve un brelan au flop dans 12% des cas. Voilà pourquoi on parle de paires fortes (A-A, K-K, Q-Q) et de paires moyennes et faibles : les premières n’ont pas forcément besoin d’améliorer pour gagner et ça tombe bien, parce que les améliorations arriveront rarement.

Les paires en main, les paires splitées, les kickers
En main : A-10
Flop : 10-5-4
C’est le cas idéal, le joueur possède la paire supérieure du flop avec un 10 en main et un 10 au flop. Encore mieux, en cas d’égalité de paire, souvenez-vous que toute main de poker fait 5 cartes. Ainsi, contre un adversaire qui possèderait K-10 à ce stade, A-10 resterait favori dans une proportion écrasante de 87% contre 13%. L’As est le kicker, et même si le roi adverse est un très beau kicker aussi, il ne pèse vraiment pas lourd ! L’effet de domination est donc encore pire au flop que préflop.

Top paire, medium paire, bottom paire

Ces termes anglais sont utilisés par tous les joueurs réguliers. Toutefois, dans le cadre d’un grand quotidien français, je dois faire un effort de vocabulaire.

Vous avez J-8 en main.



- Sur un flop 8-5-2, vous possédez la top paire du flop. Appelons-ça la « paire haute » ou « paire max ». Vos chances à partir de ce flop, contre deux mains prises au hasard, sont très élevées.



- Sur un flop A-8-2, vous possédez la « paire médiane » ou « paire du milieu » (middle pair). Bien sûr, c’est nettement moins bon que la top paire, parce que n’importe quel As dans une main adverse vous bat.



- Sur un flop A-K-8, vous possédez la bottom paire, la paire inférieure du flop. C’est encore moins bon et même dangereux s’il y avait des enchères.

Pour avoir un ordre de grandeur de la force des mains : prenez deux mains adverses au hasard. Sur le premier flop, avec la paire supérieure, J-8 est favori à hauteur de 57% (et 21% pour chacun des deux autres), avec la paire du milieu, ses chances chutent à 54% et avec la paire inférieure, seulement 48%.
Bien sûr, tout cela est purement théorique, en faisant abstraction des mises, ce qui est l’exercice demandé. Au poker, c’est un peu différent.

Overpaire



Lorsque vous possédez une paire en main, elle s’avèrera très forte, et très souvent largement favorite, si toutes les cartes du flop lui sont inférieures. Vous possédez une overpaire. Par exemple : J-J en main et 10-4-3 au flop. Contre deux mains au hasard, elle est favorite à 56%, contre 22% pour les deux autres. L’overpaire J-J en mains est encore plus forte que la top paire 10-x.

Overcard



Thème fondamental du flop, l’overcard désigne une carte du flop supérieure à votre paire, qu’elle soit en main, ou splittée avec le flop.
Exemple classique : Q-Q en main, une distribution vraiment très forte. Malheureusement, le flop dévoile A-K-4. L’As et le roi sont deux overcards, des cartes supérieures. Votre main est battue – au stade du flop – par de simples A-2 ou K-3 ! S’il y avait des enchères adverses au flop, Q-Q passerait généralement à cause des deux overcards. D’une manière générale, on peut vraiment identifier quatre niveaux de risque lorsqu’on possède une paire :

- 0 overcards : cas idéal. Voilà pourquoi la paire d’As est à ce point plus forte que la paire de rois : elle aura toujours 0 overcards au flop. Toutefois, K-K et Q-Q auront plus souvent 0 overcards qu’une overcard. Pour J-J, c’est 43% des flops avec 0 overcards et 43% avec 1 overcard.
- 1 overcard : ce qui se produira le plus souvent avec 10-10, 9-9 ou 8-8 en main. Voilà pourquoi elles forment les paires moyennes. La paire de 7 est à la frontière.
- 2 overcards : le cas le plus fréquent avec 6-6, 5-5 et 4-4.
- 3 overcards : ce sont les overcards qui rendent 4-4, 3-3 et surtout 2-2 si faibles.

Elles flopent un brelan une fois sur huit et dans la plupart des autres cas (100% pour 2-2), elles doivent affronter 3 overcards.

Application : problème du 3 avril 2010

# IMAGE 23 À PARAÎTRE

Le samedi, c’est plus difficile. Le samedi, il y a une ou deux cartes, et même parfois plus, qui restent invisibles, Sous-entendu, elles sont prises au hasard et peuvent représenter n’importe quelle carte. Il faut réfléchir, faire des moyennes, mais si on connaît un peu de théorie, c’est très facile.

Justement, dans l’exercice du 3 avril 2010, nous voyons 6-6 contre deux mains prises au hasard, flop A K 7. Devant un tel flop de trois cartes supérieures, la paire 6-6 n’est tout simplement pas favorite, même si les deux mains adverses sont prises au hasard : en effet, il y a beaucoup de A, K, 7 et de paires supérieures aux 6 dans des mains prises au hasard ! Notre paire plafonne à 27%, contre 36% pour chacune des deux autres. Si on remplace 6-6 par 8-8, il ne reste que deux overcards. Pensez-vous que cela suffise à rendre la paire favorite ? En fait, oui ! (42%-29%-29%).

Pour faciliter la résolution des problèmes au flop, retenez qu’une paire est généralement favorite contre deux overcards, et outsider contre trois. Simple, non ?

LES TIRAGES

1/ Tirage de couleur




La couleur étant meilleure que la suite dans la hiérarchie des combinaisons, les tirages de couleurs sont souvent les plus recherchés.
Règle fondamentale : une main de 4 cœurs (ou n’importe quelle autre couleur au flop) a 35% de chances de terminer en couleur. Naturellement, ce chiffre s’entend sans connaître les mains adverses. Chaque cœur en main adverse diminue les chances de couleur de 4% environ (nous reverrons ce concept un peu plus loin, avec les outs).
Ainsi, un tirage de couleur est une main à gros potentiel.

Regardez l’exemple du mercredi 24 mars 2010.



Avec un flop 4 8 2, la main 9-7 (tirage couleur) reste nettement favorite (48%) devant la top paire (!) K-8 (38%) et A-4 (15%).

2/ Tirage de suite bilatéral



Nous le savons déjà, un tel tirage s’améliore à partir du flop à hauteur de 32%, presque une fois sur trois. Mieux vaut un tirage de suite bilatéral qu’une petite paire faite qui affronte trois overcards, et même seulement deux, comme c’est le cas dans l’exercice du vendredi 26 mars.



Au flop : 10-9 (tirage de suite bilatéral) > 4-4 (paire) > A-K (grosses cartes et tirage de suite unilatéral).

Les tendances préflop

Voici ce qu’il faut retenir pour appréhender mes problèmes de façon qualitative, sans calcul. Le plus grand nombre appréciera. Les éléments qui suivent vont améliorer votre intuition.

Une paire faible n’est pas favorite préflop contre deux overcards adverses.



Exemple du mercredi 17 mars 2010. Préflop : A-9 > 8-7 > 6-6.

Une paire moyenne est souvent favorite préflop, même contre un très fort A-K assortis.

Exemple du 1er avril 2010.

# IMAGE 29 À PARAÎTRE

Préflop : 9-9 > A-K > 5-4

Une paire faible (y compris 7-7) est parfois fragile préflop devant des overcards solides en main adverse.

Exemple du 28 avril 2010.

# IMAGE 30 À PARAÎTRE

Préflop : K-Q > 7-7 > A-J

Les tendances du flop

Au flop, tout s’inverse avec les paires, ou presque. Pour améliorer, il n’y a plus 5 cartes mais seulement 2. Ainsi, voici une règle qui va grandement simplifier votre jugement.

Les paires déjà constituées en main seront souvent favorites devant d’autres mains telles que grosses cartes isolées, tirages de suite par le ventre (A-10 en main et K-Q-4 au flop, manque le valet).

En revanche, face aux tirages de suite bilatéraux et aux tirages de couleur, la hauteur de la paire et le nombre d’overcards est capital pour déterminer la véritable force de chaque main.

Ces derniers seront les exemples les plus compliqués. La paire est souvent équivalente au tirage, selon la hauteur des cartes et d’autres facteurs plus compliqués qui sortent du cadre de cet exercice.

Mais revenons à la règle générale.

Exemple du 23 mars 2010



Tout le monde rate le flop et alors, la paire de 6 culmine largement en tête, avec 59%, c’est vraiment énorme à trois joueurs, puisqu’il faut toujours comparer cette quantité à la moyenne de 33% ! Il ne leur reste que 41% à partager à deux. Les deux autres valent justement, 25% et 16% respectivement. Une paire faite compense vraiment toutes les overcards adverses (en main) lorsque tout le monde rate le flop.

Récapitulons, et allons plus loin.
Comment résoudre la question du flop ?
Il y a deux façons d’aborder le problème :

L'évaluation qualitiative au flop

Vous connaissez les grands principes du poker, êtes habitués aux phénomènes de tirages, overcards, domination etc. : souvent, une approche pifométrique ou même intuitive apportera la solution. Pour cela, vous connaissez les grandes « tendances » (paragraphes précédents).

L'évaluation quantitative au flop : les outs

Comment trouver à tous les coups la réponse 2 de chaque exercice. C’est nettement plus difficile, mais aussi plus rigoureux et plus fiable, C’est la seule méthode vraiment fiable pour résoudre tous les problèmes de la semaine.

Théorème : au stade du flop chaque carte améliorante offre environ 4% de chances de gain supplémentaire. Une carte améliorante s’appelle un out. (prononcer « a-oute »)

Ce théorème reste parfaitement fiable jusqu’à 8 cartes améliorantes.

Exemples

- Petite paire pour amélioration en brelan à partir du flop : 2 outs = 8%
- Tirage de suite ventral : 4 outs = 16%
- Tirage de suite bilatéral : 8 outs = 32%
- Tirage de couleur : 9 outs (l’approximation donne 36%, en réalité, c’est 35%)
- Deux grosses cartes X-Y, flop raté, pour grosse paire X-X ou Y-Y : 6 outs = 24%.

Exemple : tirage de suite bilatéral = 8 outs

Avec 7-6 en main 5-4 au flop et aucun 8 ni 3 dans les mains adverses. Tous les 8 et tous les 3 donnent une suite. Il y a en 4 de chaque dans le paquet, soit un total de 8 outs. Ainsi, l’approximation donne 8 outs x 4% = 32% dans chances de suite. Quel est le chiffre exact ? 32% !
Exemple : tirage de couleur = 9 outs

Avec A-K de trèfle en main, J-8-2 au flop, et aucun trèfle dans les mains adverses, il reste 9 trèfles dans le paquet (Q, 10, 9, 7, 6, 5, 4, 3).
Estimation : 9 outs x 4% = 36%. La probabilité exacte est 35%.

Exemple : tirage suite + couleur

Vous possédez A-10 assortis en main, le flop présente J-9-8. Vous avez donc un tirage de suite et simultanément un tirage de couleur. Combien d’outs avez-vous ?

Tirage de suite = 8 outs, tirage de couleur = 9 outs, mais ne répondez pas 17 outs trop vite : attention à la dame de carreau et au 7 de carreau. Ils ont été comptés comme out de la suite, et aussi comme out de la couleur. Or ils n’existent qu’en un seul exemplaire dans le paquet. Il ne faut pas les compter deux fois. En réalité, il y a donc 15 outs.
Que donne l’approximation ? 15 outs x 4% = 60%. Au-delà de 9 outs, l’approximation à 4% par out perd en fiabilité. Le chiffre réel est 54%. (Pour les matheux, c’est une parabole, et non une droite).

Retenez surtout : tirage de suite + tirage de couleur s’améliore en suite ou en couleur (des mains très fortes) plus d’une fois sur deux. Voici pourquoi, le 24 mai 2010, on trouve la main (A) 10-9 devant (C) J-5 sur le flop A Q J, malgré une paire déjà constituée pour la main J-5, et malgré un out en moins (le valet de trèfle).

# IMAGE 32 À PARAÎTRE

Tableau récapitulatif des outs



Un tirage backdoor au flop signifie qu’il faut réunir deux cartes (turn + river) pour améliorer. Par exemple, tirage de suite backdoor à partir de J-10-9, ou tirage de couleur backdoor à partir de trois cœurs. Les chances sont faibles, mais ces 4% peuvent faire pencher la balance du bon côté, s’il y a par exemple une paire en plus du tirage.

À partir de 14 outs, une main à tirage est favorite pour s’améliorer (51%).

Pour terminer, résolvons ensemble, avec la méthode quantitative, un exercice parus dans France-Soir, celui du 21 avril 2010.

# IMAGE 34 À PARAÎTRE

Préflop
D’abord, on voit immédiatement un phénomène de domination : 8-2 est dominé par 8-7. Tous les 8 flop/turn/river ne servent que la deuxième main. C’est comme si 8-2 ne jouait que pour la couleur (6,5%) ou pour le 2, qui doit absolument rencontrer le tableau. Dans ces conditions, les chances de 8-2 doivent être faibles et je place cette main en dernière position sans aucun calcul. Ensuite, trancher entre 8-7 et 5-4 n’est pas difficile : connecteurs à trous contre connecteurs inférieurs, 8-7 doit être assez nettement devant, même si la main (B) lui a pris un 8. Si 5-4 avait été assortis, j’aurais été plus embêté. Ma réponse : 8-7 > 5-4 > 8-2, corroboré par la solution.

Flop 8 5 3
8-2 et 8-7 trouvent la top paire au flop. Par effet de domination, je juge très vite que 8-2 est quasiment drawing dead, en dernière position sans contestation. Ensuite, je remarque que 8-7 n’a pas besoin d’améliorer pour gagner, et sans possibilité de tirages adverses, cela suffirait à conclure. Mais justement, 5-4 a quand même trouvé au flop la paire médiane, un tirage de couleur et accesoirement un tirage de suite backdoor (en deux cartes).

Pour cet exercice, le jugement qualitatif ne va pas suffire. Il faut compter les outs.

Dénombrons les outs de 5-4.
- Tous les cœurs donnent la couleur : 9 outs.
- Tous les 5 pour brelan (2 outs) et les 4 pour deux paires (3 outs), mais attention, on a compté le 5 de cœur deux fois. On en est donc à 9+3+2-1 = 13 outs. D’après l’approximation des outs à 4%, 13 outs donnent 52% d’amélioration (gagnante). Le tableau donne le chiffre exact 48%.

- Toutefois, il ne faut pas négliger le tirage de suite backdoor, qui doit valoir 4%, à condition de ne pas compter les outs en doubles et que cette suite soit gagnante.

Une petite nuance : les outs sont des cartes améliorantes, mais tous ces outs sont-ils absolument gagnants ? En fait, ils le sont presque dans cette configuration, mais ce ne sera pas toujours le cas. Par exemple, le 7 de cœur au turn donne la couleur mais aussi deux paires 8-7 à l’adversaire. Bon, encore faut-il que l’adversaire trouve ensuite un full à la river (chances faible, les outs de la river ne valent que 2%, soit 8% au total). Le 7 de cœur compte donc pour 92% d’un out, pareil pour le 2 de cœur avec une tentative de brelan de 2 (4%). Pas terrible.

Bref, au stade du flop,
(C) 5-4 tourne autour de 50%, peut-être quelques % de plus avec le tirage de suite backdoor
(A) 8-2, même faible, doit peser quelque chose comme 8% à 12%, pas plus (12% est souvent le max qu’on obtient quand on est dominé)
(B) Il reste donc à peu près 40% de gain pour 8-7 et sa paire max.

J’ai ma réponse, je vérifie la solution : 5-4 (51%) > 8-7 (38%) > 8-2 (9%). On y était, de tête à 1% ou 2% près !

Voilà. Pour une première lecture, les deuxième partie de cette introduction doit paraître assez difficile. Mais relisez-là plus tard, avec un peu de pratique des exercices de France-Soir, elle devrait alors paraître limpide. S’il y a des questions, cette page est à votre disposition. Utilisez les commentaires directement sur ce blog. J’y répondrai.

Alexis Beuve
(C) Praxeo 2010

12 févr. 2010

[Livre] Chûban, la stratégie au jeu de go (Dai Junfu)

Le "Junfu"
le livre de go le plus attendu.


Deuxième éditon
 2022



Paru le 10 mars 2010

Le chinois Dai Junfu 8-dan publie (en français) une étude sur le thème le plus difficile du jeu de go : LA STRATÉGIE, directement associée aux milieux de parties. Un an de travail pour aboutir à une véritable bombe dans la littérature ludique.




La couverture résume le contenu.
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La théorie des milieux de partie

Elle admet des invariants, tous jeux confondus.

Fin 2009, Marc-Antoine Nguyen avait produit une étude des comparable sur les milieux de partie dans son traité Xiang qi, l'univers des échecs chinois, qui lui a valu immédiatement la reconnaissance admirative des joueurs d'échecs au plus haut niveau. Aujourd'hui, Junfu lui emboîte le pas et la collection Praxeo produit ainsi son troisième opus réellement stratégique (en attendant la réedition de Le poker, au-delà du hasard (mars 2010) et une énorme surprise pour la fin d'année).

Dans les milieux de parties, plusieurs dimensions s'affrontent: matérielle, spatiale, temporelle.

Le raisonnement décisionnel porte toujours (quel que soit le jeu), sur l'aptitude à évaluer une position, statique et dynamique, puis anticiper un niveau de profit et adapter le niveau de risque en conséquence. Car en effet, il ne s'agit plus de trouver le coup parfait ou la meilleure tactique, mais au contraire d'assumer un niveau d'incertitude conséquent pour aller chercher du profit supplémentaire lorsque la position le justifie.

Le Mans, lors des Jeux de l'intelligence, 29 décembre 2009, je demandais au Grand-Maître International d'échecs Laurent Freyssinet si, au moment de lancer une attaque sur le roque adverse, un GMI calculait systématiquement toute la séquence jusqu'au bout. La réponse fut fermement négative. Le calcul est trop profond pour espérer aboutir. Les champions savent ainsi s'exposer à des niveaux de risque et d'incertitude énormes, mais en revanche, ils savent toujours évaluer une position et identifier le moment crucial où il faut prendre la décision de non-retour : consolider ou attaquer. C'est ce raisonnement stratégique, totalement nouveau pour le plus grand nombre, que Dai Junfu a réussi à mettre à la disposition des joueurs de go de tous niveaux.

Au go, l'éventail des possibilités sera consolider, réduire, envahir, ... je n'en dis pas plus ! Junfu propose 9 attitudes stratégiques différentes, toutes étayées par l'analyse de ses parties en compétition, en Chine et en France : un véritable trésor de guerre où il fait brillamment honneur à ses adversaires. Alors, joueurs de go, comment accueillez-vous l'initiative de Dai Junfu ? Cet article du blog est à votre disposition.


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Les illustrations sont signées Ivan "Kenby" Seisen.




Téléchargez les 9 parties de maître

Avec ce lien, Junfu vous offre les 9 parties ayant servi d'exemple aux 9 attitudes stratégiques, au format KGS. Le parcours du livre et des commentaires de l'auteur n'en sera que plus confortable !

Télécharger le pack Chûban - KGS << lien réparé (avril 2021)


Projets 2010-2011

Chûban est le premier livre de Junfu. Nous travaillons déjà sur la suite et je vous fais part en exclusivité des 4 projets de go en cours, car pour PRAXEO, 2010 et 2011 seront fortement marquées par le go.

Mars 2010: sortie de Chûban, la stratégie au jeu de go, de Dai Junfu
Mars 2010: troisième édition de Jeu de go : le langage des pierres, par Motoki Noguchi
Courant 2010: finalisation du second livre de Dai Junfu, sur le Yose, les fins de partie.
Et deux autres projets de go en cours...

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Distribution

Chûban, la stratégie au jeu de go est distribué dans les boutiques de jeux et en librairie (Fnac, Amazon et autres).





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Alexis Beuve
(C) Praxeo 2009