La vie des clubs - épisode 1
Le Cercle de Casablanca
Crise économique, faillites des banques, insupportable morosité habituelle à la française ? Où en est le poker dans tout ça ? Eh bien, au même point : fermeture de cercles (fin 2007), intérêt en baisse (2008), fréquentation des sites généralistes en chute libre (fin 2008), revente massive de mallettes de jeton sur E-bay, et toujours aucun EPT organisé à Paris. Pourtant, contrairement à certaines entreprises trop exposées aux variations de marché, le poker – maintenant anobli au rang de grand classique – n’est pas en danger. Les casinos font assurément une belle percée et les cercles de renom ne désemplissent pas. Mais les plus grandes perspectives de croissance du moment semblent concentrées dans les clubs. On le savait, on le disait. Maintenant, les chiffres sont là : l’activité des clubs poursuit son ascension pour devenir de très loin la forme de poker la plus pratiquée (en France). L’envie de jouer en réel prime avant tout. Ensuite, la convivialité y est plus grande que sous toute autre forme. Signalons aussi que la grande majorité des joueurs n’ont pas envie de payer 1000 € pour participer à un tournoi, s’ennuient devant Internet après trente minutes de jeu, ne sont pas sponsorisés et n’ont aucune ambition nationale ou internationale au poker.
Voilà pourquoi je quitte momentanément la théorie pour produire une monographie d’actualité sur un club pour le moins exotique, et pourtant ô combien représentatif : Le Cercle de Casablanca, au Maroc. Tous les pays n’ont pas eu un talentueux Patrick local pour booster le poker à la télé et permettre sa diffusion vers le plus grand nombre. Pourtant, l’explosion du poker a bel et bien été un phénomène mondial, et simultané. Il m’a donc semblé tout à fait pertinent d’aller observer le phénomène chez nos voisins et amis, j’avais le choix : Belgique, Suisse, mais ce sera le Maroc. Dès l’aéroport, un magazine. J’y trouve à la suite l’un de l’autre un article sur le poker et sur Sa Majesté Mohamed VI. Tout va bien.
J’ai eu l’immense honneur d’être accueilli par le Cercle de Casablanca pendant une semaine formidable, en immersion totale dans ses locaux de 400 mètres carrés de marbre : il s’agit en fait du domicile de Shad, le président fondateur. Il faut quinze minutes montre en main pour transformer les salons privés du premier étage en club parfaitement opérationnel, avec trois, quatre, cinq tables ou même plus, selon la fréquentation du moment, et une logistique impeccable (tagine poulet, caves, cotisations, inscriptions, résultats, vivres, bière). Le système est parfaitement rôdé, et pour cause : ce club peut se vanter d’une régularité et d’un succès réguliers et grandissants.
Accueil chaleureux de Shad, à gauche,
le président du Cercle
1/ Le Cercle
J'ai donc consciencieusement interviewé Shad et plusieurs membres pour vous offrir une photo riche en couleur sur l’un des clubs les plus atypiques et les plus enthousiastes que je connaisse.
Le Cercle en tant qu’entité structurée a démarré en avril 2008. Toutefois, l’activité y était déjà florissante depuis plus d’un an lorsque Shad a déposé ses statuts. Mais quels statuts dans un pays où il n’est pas vraiment possible de créer une association de Loi 1901 dont l’objectif est de jouer au poker ? Shad a donc rédigé des statuts tout à fait similaires à ceux des clubs français ou belges, les a fait valider et signer par son trésorier et son secrétaire, puis les a mis au coffre-fort… de la maison. En résumé : ce cercle est à l’origine une bande de copains qui joue à titre privé, et qui, victime du succès, a dû se structurer pour gérer l’afflux constant de nouveaux joueurs et de nouvelles joueuses.
Shad est un authentique tourangeau.
De toute évidence, il est aussi doté de facultés
d’adaptation et de gestion.
Il y a à date (début 2009) 54 membres réguliers, dont neuf représentantes de la gent féminine, auxquels s’ajoutent une vingtaine d’invités. Les joueurs ont de 25 à 60 ans, hommes et femmes de toutes religions, sans prêter d’importance particulière au milieu social, revenus et opinions politiques. Le Cercle a atteint une taille optimale, déclare Shad. Maintenant, on refuse du monde.
Parmi les cotisants, on compte exactement 50% de marocains et 50% de français (un quart d’expatriés, les autres implantés de façon durable au Maroc). Comparé aux clubs métropolitains, le Cercle de Casablanca affiche donc une taille médiane, mais j’ai surtout été fasciné par l’engagement et l’engouement de ce groupe : pour commencer, pas question de manquer le tournoi hebdomadaire du mardi soir et le cultissime TPP : Tagine Poulet Poker, devenu l’un des événements très prisés d’une certaine catégorie de la population de Casa.
Avant la bataille.
Le profil des membres y est paradoxalement beaucoup moins « métissé » que dans nos clubs métropolitains : pas d’étudiants et très peu de représentant de la fonction publique : trois profs et, excusez du peu, le conseiller d’un ministre. Il y a aussi quatre PDG et DG ou assimilés, un journaliste, quatre commerciaux, un vétérinaire haut en couleur (à droite, en rouge sur la photo de groupe) et de nombreux cadres et ingénieurs télécoms. Toutes les conditions socioprofessionnelles sont réunies pour pratiquer un poker sélectif, autrement dit, à grosses mises… C’est pourtant tout le contraire qui se passe. L’activité sacro-sainte reste le tournoi hebdomadaire du mardi soir, non fumeur, un tout petit peu de bière, buy-in à 100 dirhams (10 euros) pour quatre à cinq heures de jeu. J’ai enfin compris, avec beaucoup de retard sur la nouvelle génération, comment l’aspect convivial du poker pouvait supplanter l’aspect financier. Avec ce club, la preuve est faite que les enjeux du poker ne sont pas indexés sur les revenus. Les perdants n’ont même pas besoin de gérer un budget poker. L’esprit « club » est transcendé, la soirée toujours réussie. Shad organise aussi trois tournois trimestriels. Trois ? Lui demandé-je. Le quatrième tombe toujours pendant le Ramadan, on ne le fait pas. Évident. Je passe vite à la question suivante.
2/ Le cash game
Une fois de temps en temps, Shad organise un cash game, comme ce fut le cas le jour de mon arrivée, "pour faire honneur". Pourquoi seulement de temps en temps ? Parce que la doctrine du Cercle reste conviviale. Et le cash game ne s’y prête pas bien. Il y a comme partout quelques irréductibles qui ont du mal à s’arrêter et accepteraient volontiers de recaver à crédit jusqu’à huit heures du matin. Les montants pratiqués ne permettent pas de se retrouver en réelle difficulté, mais Shad reste ferme : il n’est pas question de dériver dans des travers de tripot, les dettes et pire encore : les engueulades entre joueurs. Alors, même pour un cash game organisé à l’improviste, le règlement est strict et appliqué à la lettre. Malgré la demande pressante de plusieurs membres, les mises ne seront jamais supérieures à ½-1 dirham et l’horaire fixé au départ est respecté sans dérogation. Cela dit, après cinq ou six heures de jeu et une myriade de recaves, les vingt-cinq ou trente personnes regroupées autour de trois tables génèrent un prize pool intéressant.
Qu’ai-je d’autre à dire du cash game de Casa ? J’ai fait une mauvaise partie et je n’ai pas su m’adapter. Je me suis aussi découvert une main « anti-fétiche » : j’ai reçu quatre fois A-Q (bien protégé préflop), et perdu quatre fois. J’ai d’abord affronté tête baissée un A-6 sur un flop A-K-3, mon check-raise est payé (?!) et un 6 apparaît à la river. Plus tard, j’ai affiché aussi beaucoup d’enthousiasme sur un flop Q-8-5, il y a de quoi, non ? Après un préflop musclé, je me suis dis que seul King-Kong pouvait m’embêter, les As étant deux fois moins probables. Malheureusement, les deux rois étaient bien parmi nous et le fantasque vétérinaire en jubile encore…
A-Q contre A-6 – Bad beat ou manque de réalisme ?
Alors, est-ce qu’on joue bien à Casa ? Indiscutablement, on joue très bien (comme dans la plupart des clubs, d’ailleurs). Le jeu d’une personne en particulier m’a vraiment bluffé par son efficacité (j’en reparlerai sur le volet du tournoi), mais globalement, l’argent ne tombe pas du ciel, là-bas pas plus qu’ici. Il y a comme on s’en doute un peu plus de family pots et de calls douteux que dans des pays « froids », ce qui s’applique aussi à la France d’ailleurs, si je prends les scandinaves en référence : ils adorent jouer contre nous… Cependant, les calling stations restent une très faible minorité, pour le plus grand plaisir de quelques requins affamés. Plusieurs serrures, toutes marocaines de souche, y sévissent aussi avec succès. Paradoxalement., il faut chercher les loose – et les plus gros tilts – parmi les expatriés, qui affichent pour la plupart moins d’expérience que les locaux et les résidents permanents. J’ai été confronté à un personnage intéressant, haut en couleurs, surnommé « All-in » par ses pairs. Ça fait drôle d’entendre : « Tiens ce soir, All-in sera parmi nous. ». J’ai assez vite compris le problème ! All-in a finalement perdu, mais que faites-vous lorsqu’un joueur écrase le pot de cinq à dix fois son montant lorsque votre unique atout est une bonne paire splitté pas trop mal kickée ? Ce n’est pas si facile.
Méfiez-vous d’un joueur que ses partenaires surnomment « All in ».
En fait, le club de Casa a parfaitement réussi sa mission d’intégration, puisque comme All-in, nombreux sont les nouveaux expatriés qui ont troqué quelques cocktails aseptisés de l’éternelle Alliance Française pour les tournois et les cash du Cercle de Shad. Pour plusieurs cadres dirigeants de grandes sociétés françaises aussi, le poker est devenu le moyen de côtoyer immédiatement une cinquantaine de personnes bien élevées avec qui partager des centres d’intérêts communs. Le plaisir de se déchirer autour du tapis vert ne fait qu’ajouter un piment tout à fait bienvenu, ce même piment qui fait parfois défaut dans les événements consulaires.
Revenons au jeu. J’ai pu constater que les clichés véhiculés en métropole sur ce poker marocain – qui commence à faire parler de lui – n’étaient pas fondés. Le plus connu est le « projet quinte », dont plusieurs métropolitains de retour des gros tournois de Marrakech m’avaient parlé. Le projet quinte est constitué de trois cartes consécutives, avec une ou deux en main, qui mériteraient toute forme de call sous prétexte que turn et river peuvent apporter la suite. Pure calomnie ! Je n’ai rien vu de tout cela dans le Cercle de Casablanca.
En revanche, j’ai mis énormément de temps à m’adapter (y suis-je finalement arrivé ?) au système de mises à base de dirhams transposés en points, eux-mêmes transposés en jetons. Étant en plus obligé de convertir les enchères en euros pour savoir combien j’engageais dans mes relances, j’ai donc trouvé ce système inutilement compliqué et sans équivalent. Mais Shad est une bourrique, il ne veut rien entendre.
3/ Le tournoi
Voici le clou du spectacle, le cœur de l’activité, la raison d’être : le tournoi du mardi soir après le tagine poulet.
Le nombre des joueurs augmente d’un mardi à l’autre, déclare Shad. Les membres sont à l’heure, ils arrivent parfois directement de leur lieu de travail car – et il en est fier : « Tout le monde sait qu’il trouvera quelque chose à manger. ». On y vient aussi de Rabat (80 km + les bouchons).
Formule unique : 100 dirhams (10 euros) et un prize pool calculé à l’avance en fonction du nombre de participants. Tous les barèmes sont prêts, pour quinze à cinquante participants. À nouveau, l’objectif n’est pas l’argent, mais l’ambiance. Et j’ai pris une claque. Pas dans le tournoi lui-même, où je me suis placé correctement, mais sur la formidable effervescence que l’on trouve dans un club, pour quelques euros (dirhams) de buy-in. Formé à l’école des cash games plutôt chers, je ne m’attendais pas à passer un si bon moment dans ces conditions. Maintenant, je comprends pourquoi l’avenir du poker doit passer par les clubs. Je comprends aussi pourquoi c’est l'une des seules activités en croissance.
Poker face de Patrick
L’engagement des joueurs est tellement perceptible qu’ils m’ont tous laissé plus de souvenirs que les mains et les enchères, pourtant mémorables, elles aussi. Je quitte modestement le tournoi, bien placé en table finale, mais à deux places des gains. J’avais engagé outrageusement J-2s, relancé préflop en milieu de position pour trouver 7-J-2 au flop ! Malgré mon tapis à la turn, payé, je sors malencontreusement contre une quinte adverse touchée par le ventre à la river. Aucun regret. J’assume : d’une part, mon adversaire me couvrait largement, ensuite, je pense que Shad avait trop fait monté la mayonnaise : c’est clair, ils étaient plusieurs à vouloir ma peau. La prochaine fois, je jouerai sous un pseudo complètement anonyme comme X21, PB15 ou MIK23.
Mon plus mauvais coup : le marketing avant la partie.
Résultat : j’ai un gros bounty sur la tête.
Conclusion : j’assume la décision de mon adversaire et mon image peu discrète. Il ne faut jamais critiquer un gagnant, surtout lorsqu’il s’agit d’une charmante gagnante, prénommée Hanane, en l’occurrence future finaliste du tournoi une heure plus tard. Je suis resté à côté d’elle jusqu’à la fin, analysant son jeu et ses incroyables betting patterns hors position : que pensez-vous de (1) Call (2) Check/call (3) Check (4) Check, poussant l’adversaire à l’attaque et à la faute : All-in ! Payé ! Au tableau : 9 9 A 8 K. Ces enchères dissimulent à merveille 9-8 assortis, brelan flopé, full à la turn ! Et hop, juste après moi, c’est Shad qui saute avec ses deux paires A-K splittées, victime du même bourreau.
La finale oppose deux dames : je ne parle pas des cartes mais des joueuses : KoKo et Hanane, toutes deux redoutables.
Un heads-up final de rêve !
Après la dernière donne, les deux amazones se sont empressées de rejoindre la partie de cash game où s’étaient réunis, à une heure déjà tardive, les furieux parmi les éliminés du tournoi. Je repasse deux heures plus tard pour constater qu’elles ont écrasé la table, quadruplant leurs gains de la soirée. Et puis, il y a ce sourire qui en dit long… Elles n’ont pas tremblé une seule seconde de la soirée.
3/ Un club exemplaire ?
Le système des mises m’ayant mis la puce à l’oreille ; le club de Casablanca évolue en fait en circuit fermé, avec peu ou pas d’échanges avec d’autres clubs, et aucun lien avec le célèbre tournoi de Marrakech ou la puissance montante d'Agadir (Voir à ce titre les péripéties d'un joueur de poker qu'on ne présente pas). La richesse colorée de ses membres est un atout fabuleux et se suffit à elle-même. Mais j’ai questionné Shad sur ses connaissances de la démarche des clubs en métropole, les forums et les services fournis par Le Club des Clubs, et aussi les fédérations FFDP et FFJP (rappelons que la moitié des membres du club de Casa ainsi que son président sont français).
Alors j’ai mis Shad et l’incontournable Nicokent en relation et peut-être verrons-nous apparaître le Cercle de Casablanca parmi les affiliés du Club de Clubs. C’est l’une des motivations de cet article. Peut-être générera-t-il la curiosité d’autres entités métropolitaines.
Alors, de toute évidence, le Cercle de Casablanca tourne bien et le Tagine Poulet Poker a un avenir assuré.
Entre deux donnes, toute la nuit, les joueurs se sont prêtés au jeu des questions-réponses, sur le modèle d’une interview.
Qu’attendez-vous d’un club de poker ?
>> Un toit et un couvert, de l’ambiance, de la compétition !
Avez-vous des contacts avec les clubs français, belges, suisses, ou autres ?
>> 90% de non
Avez-vous déjà entendu ces noms : Guillaume Delagorce, Loïc Sabbate, Bertrand Grospellier, François-Philippe Croué ?
>> 90% de nons ; Elky oui oui, Bertrand Grospellier non non.
Pourquoi jouez-vous au poker ?
>> 50% ne savent pas vraiment, comme partout. Les autres pour des raisons officielles qui n'ont rien à voir avec le poker, comme partout. Mauvaise question.
Joueriez-vous pour des sommes plus importantes ?
>> Français : 80% de non, Marocains : 50%
Participez-vous ou aimeriez-vous participer aux gros tournois de Marrakech ?
>> 90% de non
Où jouez-vous au Maroc, et ailleurs ?
>> plusieurs marocains jouent en France ou ailleurs, les français ne jouent qu'au Maroc !
Participez-vous à des communautés pokériennes
http://www.poker.fr/, Le clubs des clubs, FFJP, Poker Académie, club-poker.net, TwoPlusTwo, poker Collectif – le portail francophone, etc.)
>> 100% de non, quoique...
Jouez-vous en ligne ?
>> Étonnamment, 100% de non, bizarre...
Votre fréquence de participation au TPP ?
>> Plus de la moitié des membres au-dessus de 75%.
Il ressort trois tendances de cette interview :
Les membres de la première heure, qui représentent la moitié de la population interrogée, ne connaissent le poker que dans le cadre du TPP (Tagine Poulet Poker) et, pour la plupart, ne ratent pas une séance : rappelons-le, au rythme soutenu d’un affrontement par semaine et une dizaine d’événements supplémentaires dans l’année. Par conséquent, ils ne fréquentent aucune communauté, aucun autre tournoi, et déclarent ne pas jouer en ligne non plus. En revanche, et je le dois à Shad, ce sont des lecteurs assidus de mon bounty (i.e. Le poker, au-delà du hasard), et à tout instant, leurs regards en disent long sur leurs intentions…
Deux tendances marquent l’autre moitié de la population :
D’abord, il y a les Français récemment implantés au Maroc qui, par bouche à oreille, ont rejoint le club et doivent s’y adapter. Dans cette petite communauté, les nouveaux venus sont très bien accueillis. Vous répliquerez que les fish sont bien accueillis dans toutes les communautés et que justement, on aimerait bien en accueillir plus souvent… Certes, mais au TPP, ce ne sont pas des fish : on les aide à progresser rapidement, c’est une question de morale ! Donc ils progressent et, la régularité aidant, parviennent finalement à se placer. Pour la plupart, le TPP constitue leurs premiers pas dans le poker, du moins le poker tel qu’il se pratique aujourd’hui.
Enfin, il y les Marocains déjà aguerris, qui voyagent, certains ont joué à Tanger, Agadir, Marrakech, mais aussi Barcelone, Lyon, Deauville et Monte Carlo. Ayant entendu parlé du TPP, ils mettent un certain temps à franchir le pas, et le seuil du Cercle. Pour la plupart, ils deviennent vite des habitués. Naturellement, ces joueurs et ces joueuses s'avèrent des adversaires féroces. Malgré une légère frustration sur le montant des mises parfois jugées trop basses, l’ambiance excellente qui règne dans les parties semble prendre petit à petit la première place dans leurs critères de choix.
La poker new school est dignement implantée au Maroc.
Tous ces profils de joueurs de Casa ont deux points en commun : ils représentent un poker authentique, résolument marocain, au quotidien, que j’oppose par exemple au Casino de Marrakech, beaucoup plus orienté vers une clientèle internationale. Je l’oppose aussi au poker français, belge et suisse, leurs clubs et la multitude de sites communautaires généralistes qui orbitent autour. Pour l’instant, ces mondes se côtoient en s’ignorant.
Ah ! J’oubliais les interviews des non-joueurs et non-joueuses qui participent malgré tout au TPP pour son côté social et chaleureux. J’ai eu la confirmation d’un doute qui me hantait depuis le début : là-bas comme ailleurs, il y a bel et bien des pères de familles qui jouent en ligne le dimanche après-midi au lieu de promener leurs enfants à Oualidia ou El Jadida. On m’avait menti ! Bref, le Cercle de Casablanca ressemble en tout point à un prototype de club dans les règles de l’Art, avec son ambiance, ses rituels, ses tirelires et ses terreurs, quelques rares addicts compulsifs : un club avec ses nombreuses qualités et ses petits défauts.
Alors, le Cercle de Casablanca vous a-t-il donné envie d’un peu d’exotisme ? Allez-y avec prudence, ils ne plaisantent pas ! J’espère que cet article et mes souvenirs ont su rester fidèles aux événements de la fabuleuse semaine de novembre 2008. Je remercie chaleureusement tous les joueurs et joueuses pour leur accueil, leur enthousiasme et la qualité de leur jeu. Vous pouvez être fiers de votre club.
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Alexis Beuve
(C) Praxeo 2009