18 mai 2009

[News] Le poker, au-delà du hasard sur www.poker.fr

5 chapitres de Le poker, au-delà du hasard offerts par Praxeo sur Poker.fr

Pour l'ouverture de son nouveau forum, Poker.fr m'a sollicité pour publier gracieusement quelques chapitres de Le poker, au-delà du hasard. Les internautes de poker.fr pourront donc bénéficier d'environ 10% de mon pavé.

Mai 2009 : Chapitre 8 - Duel 9-9 contre A-Ks

Ce partenariat commence au mois de mai avec la publication du chapitre 8 : performances de 9-9, A-Ks et duel 9-9 contre A-Ks.


Une étude d'autant plus pertinente qu'elle est rejointe par l'actualité lors du 10ème open de Marrakech où le qualifié de ChiliPoker Pedro Demeyere saute sur un coin flip avec 9-9 contre A-K (source : Live Poker 23 de mai 2009). Mais est-ce vraiment un coin flip ?

Nous sommes tombés d'accord sur une publication régulière et mensuelle de 5 chapitres, au rythme de un par mois. Important: ce sont les chroniqueurs de poker.fr qui choisissent les chapitres à publier.

Prochaine parution en juin:

Chapitre 41 - Engagement au pot

Le choix des enchères en fonction des tapis et de certains effets psychologiques. Comment influer sur un call, sur un fold ?

Bonne lecture.


Alexis Beuve

16 mai 2009

[News] Tagine Poulet Poker à Casablanca

La vie des clubs - épisode 1

Le Cercle de Casablanca


Crise économique, faillites des banques, insupportable morosité habituelle à la française ? Où en est le poker dans tout ça ? Eh bien, au même point : fermeture de cercles (fin 2007), intérêt en baisse (2008), fréquentation des sites généralistes en chute libre (fin 2008), revente massive de mallettes de jeton sur E-bay, et toujours aucun EPT organisé à Paris. Pourtant, contrairement à certaines entreprises trop exposées aux variations de marché, le poker – maintenant anobli au rang de grand classique – n’est pas en danger. Les casinos font assurément une belle percée et les cercles de renom ne désemplissent pas. Mais les plus grandes perspectives de croissance du moment semblent concentrées dans les clubs. On le savait, on le disait. Maintenant, les chiffres sont là : l’activité des clubs poursuit son ascension pour devenir de très loin la forme de poker la plus pratiquée (en France). L’envie de jouer en réel prime avant tout. Ensuite, la convivialité y est plus grande que sous toute autre forme. Signalons aussi que la grande majorité des joueurs n’ont pas envie de payer 1000 € pour participer à un tournoi, s’ennuient devant Internet après trente minutes de jeu, ne sont pas sponsorisés et n’ont aucune ambition nationale ou internationale au poker.

Voilà pourquoi je quitte momentanément la théorie pour produire une monographie d’actualité sur un club pour le moins exotique, et pourtant ô combien représentatif : Le Cercle de Casablanca, au Maroc. Tous les pays n’ont pas eu un talentueux Patrick local pour booster le poker à la télé et permettre sa diffusion vers le plus grand nombre. Pourtant, l’explosion du poker a bel et bien été un phénomène mondial, et simultané. Il m’a donc semblé tout à fait pertinent d’aller observer le phénomène chez nos voisins et amis, j’avais le choix : Belgique, Suisse, mais ce sera le Maroc. Dès l’aéroport, un magazine. J’y trouve à la suite l’un de l’autre un article sur le poker et sur Sa Majesté Mohamed VI. Tout va bien.

J’ai eu l’immense honneur d’être accueilli par le Cercle de Casablanca pendant une semaine formidable, en immersion totale dans ses locaux de 400 mètres carrés de marbre : il s’agit en fait du domicile de Shad, le président fondateur. Il faut quinze minutes montre en main pour transformer les salons privés du premier étage en club parfaitement opérationnel, avec trois, quatre, cinq tables ou même plus, selon la fréquentation du moment, et une logistique impeccable (tagine poulet, caves, cotisations, inscriptions, résultats, vivres, bière). Le système est parfaitement rôdé, et pour cause : ce club peut se vanter d’une régularité et d’un succès réguliers et grandissants.

Accueil chaleureux de Shad, à gauche,
le président du Cercle


1/ Le Cercle

J'ai donc consciencieusement interviewé Shad et plusieurs membres pour vous offrir une photo riche en couleur sur l’un des clubs les plus atypiques et les plus enthousiastes que je connaisse.

Le Cercle en tant qu’entité structurée a démarré en avril 2008. Toutefois, l’activité y était déjà florissante depuis plus d’un an lorsque Shad a déposé ses statuts. Mais quels statuts dans un pays où il n’est pas vraiment possible de créer une association de Loi 1901 dont l’objectif est de jouer au poker ? Shad a donc rédigé des statuts tout à fait similaires à ceux des clubs français ou belges, les a fait valider et signer par son trésorier et son secrétaire, puis les a mis au coffre-fort… de la maison. En résumé : ce cercle est à l’origine une bande de copains qui joue à titre privé, et qui, victime du succès, a dû se structurer pour gérer l’afflux constant de nouveaux joueurs et de nouvelles joueuses.

Shad est un authentique tourangeau.
De toute évidence, il est aussi doté de facultés
d’adaptation et de gestion.



Il y a à date (début 2009) 54 membres réguliers, dont neuf représentantes de la gent féminine, auxquels s’ajoutent une vingtaine d’invités. Les joueurs ont de 25 à 60 ans, hommes et femmes de toutes religions, sans prêter d’importance particulière au milieu social, revenus et opinions politiques. Le Cercle a atteint une taille optimale, déclare Shad. Maintenant, on refuse du monde.

Parmi les cotisants, on compte exactement 50% de marocains et 50% de français (un quart d’expatriés, les autres implantés de façon durable au Maroc). Comparé aux clubs métropolitains, le Cercle de Casablanca affiche donc une taille médiane, mais j’ai surtout été fasciné par l’engagement et l’engouement de ce groupe : pour commencer, pas question de manquer le tournoi hebdomadaire du mardi soir et le cultissime TPP : Tagine Poulet Poker, devenu l’un des événements très prisés d’une certaine catégorie de la population de Casa.

Avant la bataille.

Le profil des membres y est paradoxalement beaucoup moins « métissé » que dans nos clubs métropolitains : pas d’étudiants et très peu de représentant de la fonction publique : trois profs et, excusez du peu, le conseiller d’un ministre. Il y a aussi quatre PDG et DG ou assimilés, un journaliste, quatre commerciaux, un vétérinaire haut en couleur (à droite, en rouge sur la photo de groupe) et de nombreux cadres et ingénieurs télécoms. Toutes les conditions socioprofessionnelles sont réunies pour pratiquer un poker sélectif, autrement dit, à grosses mises… C’est pourtant tout le contraire qui se passe. L’activité sacro-sainte reste le tournoi hebdomadaire du mardi soir, non fumeur, un tout petit peu de bière, buy-in à 100 dirhams (10 euros) pour quatre à cinq heures de jeu. J’ai enfin compris, avec beaucoup de retard sur la nouvelle génération, comment l’aspect convivial du poker pouvait supplanter l’aspect financier. Avec ce club, la preuve est faite que les enjeux du poker ne sont pas indexés sur les revenus. Les perdants n’ont même pas besoin de gérer un budget poker. L’esprit « club » est transcendé, la soirée toujours réussie. Shad organise aussi trois tournois trimestriels. Trois ? Lui demandé-je. Le quatrième tombe toujours pendant le Ramadan, on ne le fait pas. Évident. Je passe vite à la question suivante.


2/ Le cash game

Une fois de temps en temps, Shad organise un cash game, comme ce fut le cas le jour de mon arrivée, "pour faire honneur". Pourquoi seulement de temps en temps ? Parce que la doctrine du Cercle reste conviviale. Et le cash game ne s’y prête pas bien. Il y a comme partout quelques irréductibles qui ont du mal à s’arrêter et accepteraient volontiers de recaver à crédit jusqu’à huit heures du matin. Les montants pratiqués ne permettent pas de se retrouver en réelle difficulté, mais Shad reste ferme : il n’est pas question de dériver dans des travers de tripot, les dettes et pire encore : les engueulades entre joueurs. Alors, même pour un cash game organisé à l’improviste, le règlement est strict et appliqué à la lettre. Malgré la demande pressante de plusieurs membres, les mises ne seront jamais supérieures à ½-1 dirham et l’horaire fixé au départ est respecté sans dérogation. Cela dit, après cinq ou six heures de jeu et une myriade de recaves, les vingt-cinq ou trente personnes regroupées autour de trois tables génèrent un prize pool intéressant.

Qu’ai-je d’autre à dire du cash game de Casa ? J’ai fait une mauvaise partie et je n’ai pas su m’adapter. Je me suis aussi découvert une main « anti-fétiche » : j’ai reçu quatre fois A-Q (bien protégé préflop), et perdu quatre fois. J’ai d’abord affronté tête baissée un A-6 sur un flop A-K-3, mon check-raise est payé (?!) et un 6 apparaît à la river. Plus tard, j’ai affiché aussi beaucoup d’enthousiasme sur un flop Q-8-5, il y a de quoi, non ? Après un préflop musclé, je me suis dis que seul King-Kong pouvait m’embêter, les As étant deux fois moins probables. Malheureusement, les deux rois étaient bien parmi nous et le fantasque vétérinaire en jubile encore…

A-Q contre A-6 – Bad beat ou manque de réalisme ?

Alors, est-ce qu’on joue bien à Casa ? Indiscutablement, on joue très bien (comme dans la plupart des clubs, d’ailleurs). Le jeu d’une personne en particulier m’a vraiment bluffé par son efficacité (j’en reparlerai sur le volet du tournoi), mais globalement, l’argent ne tombe pas du ciel, là-bas pas plus qu’ici. Il y a comme on s’en doute un peu plus de family pots et de calls douteux que dans des pays « froids », ce qui s’applique aussi à la France d’ailleurs, si je prends les scandinaves en référence : ils adorent jouer contre nous… Cependant, les calling stations restent une très faible minorité, pour le plus grand plaisir de quelques requins affamés. Plusieurs serrures, toutes marocaines de souche, y sévissent aussi avec succès. Paradoxalement., il faut chercher les loose – et les plus gros tilts – parmi les expatriés, qui affichent pour la plupart moins d’expérience que les locaux et les résidents permanents. J’ai été confronté à un personnage intéressant, haut en couleurs, surnommé « All-in » par ses pairs. Ça fait drôle d’entendre : « Tiens ce soir, All-in sera parmi nous. ». J’ai assez vite compris le problème ! All-in a finalement perdu, mais que faites-vous lorsqu’un joueur écrase le pot de cinq à dix fois son montant lorsque votre unique atout est une bonne paire splitté pas trop mal kickée ? Ce n’est pas si facile.

Méfiez-vous d’un joueur que ses partenaires surnomment « All in ».

En fait, le club de Casa a parfaitement réussi sa mission d’intégration, puisque comme All-in, nombreux sont les nouveaux expatriés qui ont troqué quelques cocktails aseptisés de l’éternelle Alliance Française pour les tournois et les cash du Cercle de Shad. Pour plusieurs cadres dirigeants de grandes sociétés françaises aussi, le poker est devenu le moyen de côtoyer immédiatement une cinquantaine de personnes bien élevées avec qui partager des centres d’intérêts communs. Le plaisir de se déchirer autour du tapis vert ne fait qu’ajouter un piment tout à fait bienvenu, ce même piment qui fait parfois défaut dans les événements consulaires.

Revenons au jeu. J’ai pu constater que les clichés véhiculés en métropole sur ce poker marocain – qui commence à faire parler de lui – n’étaient pas fondés. Le plus connu est le « projet quinte », dont plusieurs métropolitains de retour des gros tournois de Marrakech m’avaient parlé. Le projet quinte est constitué de trois cartes consécutives, avec une ou deux en main, qui mériteraient toute forme de call sous prétexte que turn et river peuvent apporter la suite. Pure calomnie ! Je n’ai rien vu de tout cela dans le Cercle de Casablanca.

En revanche, j’ai mis énormément de temps à m’adapter (y suis-je finalement arrivé ?) au système de mises à base de dirhams transposés en points, eux-mêmes transposés en jetons. Étant en plus obligé de convertir les enchères en euros pour savoir combien j’engageais dans mes relances, j’ai donc trouvé ce système inutilement compliqué et sans équivalent. Mais Shad est une bourrique, il ne veut rien entendre.


3/ Le tournoi

Voici le clou du spectacle, le cœur de l’activité, la raison d’être : le tournoi du mardi soir après le tagine poulet.

Le nombre des joueurs augmente d’un mardi à l’autre, déclare Shad. Les membres sont à l’heure, ils arrivent parfois directement de leur lieu de travail car – et il en est fier : « Tout le monde sait qu’il trouvera quelque chose à manger. ». On y vient aussi de Rabat (80 km + les bouchons).

Formule unique : 100 dirhams (10 euros) et un prize pool calculé à l’avance en fonction du nombre de participants. Tous les barèmes sont prêts, pour quinze à cinquante participants. À nouveau, l’objectif n’est pas l’argent, mais l’ambiance. Et j’ai pris une claque. Pas dans le tournoi lui-même, où je me suis placé correctement, mais sur la formidable effervescence que l’on trouve dans un club, pour quelques euros (dirhams) de buy-in. Formé à l’école des cash games plutôt chers, je ne m’attendais pas à passer un si bon moment dans ces conditions. Maintenant, je comprends pourquoi l’avenir du poker doit passer par les clubs. Je comprends aussi pourquoi c’est l'une des seules activités en croissance.

Poker face de Patrick

L’engagement des joueurs est tellement perceptible qu’ils m’ont tous laissé plus de souvenirs que les mains et les enchères, pourtant mémorables, elles aussi. Je quitte modestement le tournoi, bien placé en table finale, mais à deux places des gains. J’avais engagé outrageusement J-2s, relancé préflop en milieu de position pour trouver 7-J-2 au flop ! Malgré mon tapis à la turn, payé, je sors malencontreusement contre une quinte adverse touchée par le ventre à la river. Aucun regret. J’assume : d’une part, mon adversaire me couvrait largement, ensuite, je pense que Shad avait trop fait monté la mayonnaise : c’est clair, ils étaient plusieurs à vouloir ma peau. La prochaine fois, je jouerai sous un pseudo complètement anonyme comme X21, PB15 ou MIK23.

Mon plus mauvais coup : le marketing avant la partie.
Résultat : j’ai un gros bounty sur la tête.


Conclusion : j’assume la décision de mon adversaire et mon image peu discrète. Il ne faut jamais critiquer un gagnant, surtout lorsqu’il s’agit d’une charmante gagnante, prénommée Hanane, en l’occurrence future finaliste du tournoi une heure plus tard. Je suis resté à côté d’elle jusqu’à la fin, analysant son jeu et ses incroyables betting patterns hors position : que pensez-vous de (1) Call (2) Check/call (3) Check (4) Check, poussant l’adversaire à l’attaque et à la faute : All-in ! Payé ! Au tableau : 9 9 A 8 K. Ces enchères dissimulent à merveille 9-8 assortis, brelan flopé, full à la turn ! Et hop, juste après moi, c’est Shad qui saute avec ses deux paires A-K splittées, victime du même bourreau.

La finale oppose deux dames : je ne parle pas des cartes mais des joueuses : KoKo et Hanane, toutes deux redoutables.

Un heads-up final de rêve !

Après la dernière donne, les deux amazones se sont empressées de rejoindre la partie de cash game où s’étaient réunis, à une heure déjà tardive, les furieux parmi les éliminés du tournoi. Je repasse deux heures plus tard pour constater qu’elles ont écrasé la table, quadruplant leurs gains de la soirée. Et puis, il y a ce sourire qui en dit long… Elles n’ont pas tremblé une seule seconde de la soirée.


3/ Un club exemplaire ?

Le système des mises m’ayant mis la puce à l’oreille ; le club de Casablanca évolue en fait en circuit fermé, avec peu ou pas d’échanges avec d’autres clubs, et aucun lien avec le célèbre tournoi de Marrakech ou la puissance montante d'Agadir (Voir à ce titre les péripéties d'un joueur de poker qu'on ne présente pas). La richesse colorée de ses membres est un atout fabuleux et se suffit à elle-même. Mais j’ai questionné Shad sur ses connaissances de la démarche des clubs en métropole, les forums et les services fournis par Le Club des Clubs, et aussi les fédérations FFDP et FFJP (rappelons que la moitié des membres du club de Casa ainsi que son président sont français).

Alors j’ai mis Shad et l’incontournable Nicokent en relation et peut-être verrons-nous apparaître le Cercle de Casablanca parmi les affiliés du Club de Clubs. C’est l’une des motivations de cet article. Peut-être générera-t-il la curiosité d’autres entités métropolitaines.

Alors, de toute évidence, le Cercle de Casablanca tourne bien et le Tagine Poulet Poker a un avenir assuré.

Entre deux donnes, toute la nuit, les joueurs se sont prêtés au jeu des questions-réponses, sur le modèle d’une interview.

  • Qu’attendez-vous d’un club de poker ?
    >> Un toit et un couvert, de l’ambiance, de la compétition !

  • Avez-vous des contacts avec les clubs français, belges, suisses, ou autres ?
    >> 90% de non

  • Avez-vous déjà entendu ces noms : Guillaume Delagorce, Loïc Sabbate, Bertrand Grospellier, François-Philippe Croué ?
    >> 90% de nons ; Elky oui oui, Bertrand Grospellier non non.

  • Pourquoi jouez-vous au poker ?
    >> 50% ne savent pas vraiment, comme partout. Les autres pour des raisons officielles qui n'ont rien à voir avec le poker, comme partout. Mauvaise question.

  • Joueriez-vous pour des sommes plus importantes ?
    >> Français : 80% de non, Marocains : 50%

  • Participez-vous ou aimeriez-vous participer aux gros tournois de Marrakech ?
    >> 90% de non

  • Où jouez-vous au Maroc, et ailleurs ?
    >> plusieurs marocains jouent en France ou ailleurs, les français ne jouent qu'au Maroc !

  • Participez-vous à des communautés pokériennes
    http://www.poker.fr/, Le clubs des clubs, FFJP, Poker Académie, club-poker.net, TwoPlusTwo, poker Collectif – le portail francophone, etc.)
    >> 100% de non, quoique...

  • Jouez-vous en ligne ?
    >> Étonnamment, 100% de non, bizarre...

  • Votre fréquence de participation au TPP ?
    >> Plus de la moitié des membres au-dessus de 75%.

Il ressort trois tendances de cette interview :

Les membres de la première heure, qui représentent la moitié de la population interrogée, ne connaissent le poker que dans le cadre du TPP (Tagine Poulet Poker) et, pour la plupart, ne ratent pas une séance : rappelons-le, au rythme soutenu d’un affrontement par semaine et une dizaine d’événements supplémentaires dans l’année. Par conséquent, ils ne fréquentent aucune communauté, aucun autre tournoi, et déclarent ne pas jouer en ligne non plus. En revanche, et je le dois à Shad, ce sont des lecteurs assidus de mon bounty (i.e. Le poker, au-delà du hasard), et à tout instant, leurs regards en disent long sur leurs intentions…

Deux tendances marquent l’autre moitié de la population :

D’abord, il y a les Français récemment implantés au Maroc qui, par bouche à oreille, ont rejoint le club et doivent s’y adapter. Dans cette petite communauté, les nouveaux venus sont très bien accueillis. Vous répliquerez que les fish sont bien accueillis dans toutes les communautés et que justement, on aimerait bien en accueillir plus souvent… Certes, mais au TPP, ce ne sont pas des fish : on les aide à progresser rapidement, c’est une question de morale ! Donc ils progressent et, la régularité aidant, parviennent finalement à se placer. Pour la plupart, le TPP constitue leurs premiers pas dans le poker, du moins le poker tel qu’il se pratique aujourd’hui.

Enfin, il y les Marocains déjà aguerris, qui voyagent, certains ont joué à Tanger, Agadir, Marrakech, mais aussi Barcelone, Lyon, Deauville et Monte Carlo. Ayant entendu parlé du TPP, ils mettent un certain temps à franchir le pas, et le seuil du Cercle. Pour la plupart, ils deviennent vite des habitués. Naturellement, ces joueurs et ces joueuses s'avèrent des adversaires féroces. Malgré une légère frustration sur le montant des mises parfois jugées trop basses, l’ambiance excellente qui règne dans les parties semble prendre petit à petit la première place dans leurs critères de choix.

La poker new school est dignement implantée au Maroc.

Tous ces profils de joueurs de Casa ont deux points en commun : ils représentent un poker authentique, résolument marocain, au quotidien, que j’oppose par exemple au Casino de Marrakech, beaucoup plus orienté vers une clientèle internationale. Je l’oppose aussi au poker français, belge et suisse, leurs clubs et la multitude de sites communautaires généralistes qui orbitent autour. Pour l’instant, ces mondes se côtoient en s’ignorant.

Ah ! J’oubliais les interviews des non-joueurs et non-joueuses qui participent malgré tout au TPP pour son côté social et chaleureux. J’ai eu la confirmation d’un doute qui me hantait depuis le début : là-bas comme ailleurs, il y a bel et bien des pères de familles qui jouent en ligne le dimanche après-midi au lieu de promener leurs enfants à Oualidia ou El Jadida. On m’avait menti ! Bref, le Cercle de Casablanca ressemble en tout point à un prototype de club dans les règles de l’Art, avec son ambiance, ses rituels, ses tirelires et ses terreurs, quelques rares addicts compulsifs : un club avec ses nombreuses qualités et ses petits défauts.

Alors, le Cercle de Casablanca vous a-t-il donné envie d’un peu d’exotisme ? Allez-y avec prudence, ils ne plaisantent pas ! J’espère que cet article et mes souvenirs ont su rester fidèles aux événements de la fabuleuse semaine de novembre 2008. Je remercie chaleureusement tous les joueurs et joueuses pour leur accueil, leur enthousiasme et la qualité de leur jeu. Vous pouvez être fiers de votre club.



Vous souhaitez rentrer en contact avec Le Cercle de Casablanca ?
Contactez-moi



Alexis Beuve
(C) Praxeo 2009

15 mai 2009

[News] Le 6 juin, venez découvrir Mémoire 44 et rejouez le débarquement !

Le 6 juin, Mémoire 44 débarque
chez Docteur Stratagème !



Pour le 65ème anniversaire du Débarquement de Normandie, la boutique de jeux Docteur Stratagème organise son débarquement ! Initiation et exhibition à Mémoire 44, l’un des best-sellers de Days Of Wonder.

Un mois après le premier Open de France (11-12 avril) de Mémoire 44, le samedi 6 juin 2009 est l’occasion idéale de combiner Devoir de Mémoire et divertissement. L’équipe d’animation est composée de l’éditeur lui-même, Praxeo, ainsi que plusieurs joueurs expérimentés de Mémoire 44.

DOCTEUR STRATAGÈME
42 rue de Maubeuge – 75009 Paris,
Samedi 6 juin 2009 à partir de
14 heures

Les joueurs de tous poils sont attendus : les curieux, les débutants, les accros du jeu en ligne qui veulent prendre l’air, les vieux grognards du wargame et du jeu d’Histoire, les joueurs d’échec, de go et de poker (…), et surtout les enfants et leur papa ! Grands débutants, venez nombreux, vous serez les mieux accueillis. Les jeunes seront prioritaires. Joueurs confirmés, venez partager votre passion. Vous êtes tous les bienvenus pour venir découvrir et jouer à l’un des meilleurs systèmes de jeu du moment.

Pour en savoir plus :


Déroulement de l’exhibition / initiation

Le 6 juin 1944, les armées américaines, anglaises et canadiennes débarquent sur la côte normande et rencontrent une forte résistante de l’Axe. Les épisodes mythiques du Jour-J seront rejoués avec le système Mémoire 44, sous forme de parties pédagogiques.

Débutants bienvenus - enfants (et papas) prioritaires !

Les débutants et invités dirigeront les troupes alliées sur différents fronts historiques, pendant que les animateurs tenteront gentiment des les « rejeter à la mer ». Dans l’Histoire, les alliés ont remporté toutes les batailles du Jour-J, mais certaines furent très difficiles et laissèrent un goût amer devant la difficulté extrême de l’opération. Ainsi fut le calvaire de la première vague d’assaut à Omaha Beach, qui est aussi l’un des scénarios les plus difficiles à gagner côté alliés.

Une partie de Mémoire 44 dure en général entre 30 et 60 minutes. Venir jouer et découvrir les règles en direct est tout à fait possible. Vous pouvez aussi visiter la page « Commencer » sur le site de l’éditeur ou télécharger les règles gratuitement. Pour l’événement, seule la boîte de base et les règles « Front ouest » seront utilisées. Aucune extension ni règles additionnelle. La lecture et la maîtrise des règles prennent environ 30 minutes, même si vous n’avez pas le jeu.


Les règles sont un modèle de clarté


Scénarios du 6 juin 1944 - INITIATION


L'opération Overlord du 6 juin 1944

Le choix n'est pas définitif. Les animateurs se réservent le choix de 2 à 4 scénarios joués en parallèle parmi les événements les plus marquants du 6 juin 1944.


Sainte-Mère Église

Soutien du débarquement à Utah Beach
Préparez la bataille sur le site de DOW

L'établissement d'une base de défense à Sainte Mère-Église était l'un des objectifs majeurs de la 82ème Division Aéroportée Américaine…


Omaha Beach (Port-en-Bessin)

Objectif Carentan
Préparez la bataille sur le site de DOW

« Il n’y eu jamais d'aube pareille à celle-ci. » Cornelius Ryan, Le jour le plus long Les vagues d’assaut américaines sur Omaha Beach, conduites par le 166ème Régiment de Combat, ont pour objectif le secteur Dog sur la partie gauche de la plage, tandis que le 16ème RCT est en charge de Easy et Fox. Deux bataillons de tanks, le 741ème et 743ème, sont également de la partie. La houle et les courants amènent les troupes sur les mauvaises parties de la plage. Puis, juste avant qu'elles ne touchent le rivage, les embarcations sont soumises à toute la puissance de feu des défenseurs allemands.


Sword Beach (Ouistreham)

Opération Neptune. Objectif Caen
Préparez la bataille sur le site de DOW

Matin du 6 juin 1944, près de l'embouchure de l’Orne, La première vague d'assaut des forces alliées à débarquer sur Sword Beach, constituée du 8ème Groupe de Brigade de la 3ème Division Britannique, supportée par des commandos de la 1ère Brigade Spéciale et des chars Sherman amphibies des 13ème et 18ème Hussars, se rue hors des LCA.


Pegasus Bridge (Bénouville)

Opération Tonga. Soutien du débarquement
Préparez la bataille sur le site de DOW

Tard dans la nuit, 5 juin 1944. Menés par le major John Howard, les hommes de l’Infanterie Légère du Oxford & Buckinghamshire montent à bord de six planeurs Horsa sur l'aérodrome secret de Dorset. Leur mission : lancer le premier assaut aéroporté du Jour J et capturer deux ponts stratégiques, l’un sur le canal de Caen, l’autre l’Orne.




Opération Market Garden "Overlord" -
EXHIBITION


Extrait de la toute nouvelle extension Battle Map #2, qui introduit les Panzer VI Tigre, ce scénario mythique (ref.: Un pont trop loin) sera rejoué par toute l'équipe de Days Of Wonder France et les organisteurs de l'Open de France. Cette exhibition se veut entièrement pédagogique et n'a aucune vocation promotionnelle ; rendez-vous compte, la partie regroupe 8 joueurs parmi l'équipe qui nous a patiemment regardé jouer pendant deux jours les 11 et 12 avril. Ils comptent bien se rattraper ce 6 juin ; leur engagement sera total.

Venez assister à une partie de haut niveau !


Opération Market Garden

L'Opération Market Garden (septembre 1944) fut la plus grande opération aéroportée de tous les temps. Le général Montgomery avait mis sur pied un plan audacieux contre les forces allemandes qui occupaient les Pays-Bas : trois divisions aéroportées seraient parachutées derrière les lignes ennemies pour prendre et tenir les ponts le long d'une route d'une centaine de kilomètres, droit vers le nord de l'Allemagne.


Le Devoir de Mémoire

C’est le devoir de tous, et pour la France, c’est incontestablement la date du 6 juin 1944 qui résonne le plus dans les esprits et les mémoires, marquant le Jour-J de la libération de notre pays défait et meurtri.

Le 6 juin 2009 est l’occasion de se souvenir qu’on a parfois besoin d’aide, que le phénomène la mondialisation était déjà total bien avant le 11 septembre 2001, que nos alliés d’il y a 65 ans sont toujours nos alliés aujourd’hui. Si l’on peut se féliciter de vivre dans un pays en paix, le Devoir de Mémoire n’est pas une option pour autant. Depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, la fin d’un monde bipolaire et des superpuissances, ce devoir est l’un des derniers héritages de la Seconde Guerre Mondiale.

Le devoir de mémoire, permet aussi, enfin !, de faire la part des choses, parce qu'on va encore entendre, pour la 65ème fois, que le débarquement de Normandie signe le début de la plus grande bataille de l'Histoire. En réalité, au même moment, l'Armée Rouge lance l'opération Bagration, de plus grande envergure, avec l'objectif de déloger définitivement les forces de l'Axe de Biélorussie (exemple 1, exemple 2). Et si la notion de "plus grande bataille" reste une question de point de vue, la destruction complète du Groupe Armée Centre sur le front est reste incontestablement la plus grande defaite allemande de la Seconde Guerre Mondiale. Les opérations Overlord à l'ouest et Bagration à l'est sont en réalité deux facettes indossociables du plan stratégique global des alliés. Elles sont combinées et parfaitement concertées, forçant l'Axe à réagir simultanément sur deux fronts gigantesques ; un dilemme qui aboutira entre autres à un arbitrage vers l'ouest : ce sera la contre-offensive des Ardennes en décembre 1944, permettant finalement à l'URSS d'atteindre Berlin avant les États-Unis, avec des conséquences encore présentes et visibles dans l'Europe d'aujourd'hui. Mais c'est une autre histoire.

La plus grande bataille de l'Histoire n'a pas eu lieu...

Savez-vous aussi que la plus grande bataille de l'Histoire, planifiée dans les moindres détails, n'a jamais eu lieu ? Avez-vous déjà entendu parler de l'opération Downfall, de l'opération Olympic (novembre 1945) et de l'opération Coronet (mars 1946) ?! Leur annulation a eu des répercussions plus importantes pour l'Humanité toute entière que leur execution. Paradoxe ? Renseignez-vous, réfléchissez, forgez votre opinion, c'est un devoir !


Mémoire 44

Réalisé en 2004 à l’initiative de la Commission du 60ème anniversaire des Débarquements et de la Libération de la France, Mémoire 44 est l’un des vecteurs du devoir de mémoire, à la fois amusant, et très sérieux.

Alors, si vous n’êtes pas présents sur les plages du débarquement avec Nicolas Sarkozy et Barak Obama le samedi 6 juin 2009, venez au moins commémorer l’événement dans une ambiance de franche rigolade avec Docteur Stratagème et de nombreuses personnalités ludiques.



Alexis Beuve
Une défaite s'explique, une victoire de fête.
Des questions ? >> abeuve@wanadoo.fr


Docteur Stratagème – 42 rue de Maubeuge - 75009 Paris
Metro Cadet (ou Notre-Dame de Lorette) - www.docteurstratageme.com
01 42 80 91 14 email : doc@docteurstratageme.com



Le 6 juin 2009, à 14 heures !